give yourself some hope (r).

can you carry on ?
I know there’s magic
let it all go
(▽▲▽)
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La journée était d'un ennui effroyable. Habituellement, elle n'avait pas une seconde à elle, chaque moment occupé par les commandes intempestives à prendre, les lourds plateaux à porter et les tables à débarrasser. D'abord, le répit avait été apprécié : elle pouvait enfin respirer un peu. Accoudée au bar, elle s'est autorisée à se remémorer les instants passés avec Reggie, à se perdre emportée par les flots de sa rêverie. Il semblait qu'elle soit incapable de chasser leur jeune homme de son esprit, presque chaque moment éveillé lui étant consacré. Elle souriait inconsciemment. Plus de temps elle passait avec lui, plus il lui plaisait. Elle se dit qu'il ne lui faudrait certainement pas longtemps pour en tomber réellement, irrévocablement, amoureuse. Elle s'empêcha de glousser. Et puis, la quiétude s'était transformée en calme plat. Les seules tables occupées l'étaient par quelques habitués de la maison, rien de bien passionnant. En jetant un coup d’œil dehors, elle se dit que la couleur du ciel ne présageait rien de bon, le déluge était sur le point de tomber. Elle se retrouvait donc à essuyer des verres qui n'avaient visiblement pas besoin d'être astiqués, y mettant plus de force que nécessaire. Elle lançait quelques regards vers la porte, espérant que quelqu'un arriverait pour la sauver de sa lassitude. Un long soupire s'échappa de ses lèvres rosées. Sa journée morose allait de mal en pire, le coup de dix-neuf heure lui semblait impossiblement lointain. Soudain, la clochette de l'entrée retentit et sonna comme une délivrance, une promesse de salut. Elle s'écrit : « Bienvenue au Jo's Dinner ! » Quand elle reconnait la silhouette familière, elle s'emballa de plus belle, son enthousiasme atteignant des sommets. Un sourire franc est pendu à son petit minois alors que Tobias s'approche d'elle d'un pas rapide. Il s'installe au bar, juste en face d'elle et elle lui tend une carte. « Qu'est-ce que je vous sert, bel inconnu ? », dit-elle, un sourcil arqué. Il lui avait manqué, Tobias. Un véritable ami, sur lequel elle avait toujours pu compter. Et, Dieu, il lui semblait qu'ils ne tombaient jamais en panne de sujets de conversations tellement ils cliquaient tous les deux. « Je t'en prie, sauve-moi de ma misère. Dis-moi que tu as pleins de choses à me raconter ! », dit-elle d'un ton théâtral.

" Cause they got the cages, they got the boxes
And guns, they are the hunters, we are the foxes "
@lastdragomir // taylor swift.

Allez, on y va. Et un, deux, trois -- Ses doigts remontaient subitement sur les cordes de sa basse. Il secoua la tête au rythme de la musique et tapa du pied pour rester sur le tempo. Il n'y avait plus que lui et la musique. Il était dans son élément. C'est ce qu'il aimait. Composer, jouer, être avec le groupe. Tobias sourit pour lui-même. Quelques minutes après, il termina les derniers accords dont il devait s'occuper. Il se retourna et regarda les autres membres du groupe. C'est bon les gars, c'est fini pour aujourd'hui. Il acquiesça tout en regardant Andrew, le batteur. Il déposa sa basse sur le socle et jeta un coup d'oeil à sa montre. Il sentit son ventre crier famine et il se dirigea vers la sortie du bar où Molly les laissait répéter pendant les quelques heures de fermeture. Salut les gars. Dit-elle en les saluant d'un signe de main. Une fois dehors, le froid vint lui donner des frissons. De plus en plus, l'hiver s'installait alors que l'automne était encore bien présent à la vue de certains arbres encore recouvert de déclinaisons orangées. Les mains dans les poches, il rassembla ses bras vers son corps et d'un pas rapide, pris la direction du Jo's Dinner. L'heure du goûté avant sonné, bien qu'il soit quatre heures de l'après-midi passé. La tête basse, il accéléra le pas, ne voulant pas rester une seule seconde de plus dehors. Petit à petit, les rues de Ravenel qui à l'été restaient très animées peu importe l'heure devenaient de plus en plus désertes. Une fois le croisement de rue passé, il arriva devant la porte vitrée de l'établissement et la poussa d'une main ferme. La chaleur pris le dessus et il se sentit soudainement beaucoup plus à l'aise. Une voix féminine et fluette, une voix qu'il connaissait par coeur, l’accueilli. Visiblement, la jeune serveuse ne l'avait pas encore repéré. Un sourire malicieux et taquin se dessina sur son visage et sans plus attendre, Tobias se dirigea vers le comptoir où il pris place sur l'une des chaises hautes. Souriante comme jamais, Sage déposa devant lui un menu. Elle semblait visiblement soulagée de voir enfin une tête connue dans les environs. Et ben dis-moi, y a pas un chat aujourd'hui. Dit-elle en regardant autour de lui. Mis à part quelques habitués, l'établissement était presque vide, ce qui était assez rare. Il se débarrassa de sa veste qu'il déposa sur le tabouret libre d'à côté. Et tu oses encore me demander ce que je désire alors que je suis sans nul doute l'un de tes plus fidèles clients ? Tu me déçois ! Il secoua la tête tout en pinçant ses lèvres et n'en dit pas plus sur sa commande. Après tout, il était rare qu'elle lui demande ce qu'il souhaite. Elle l'écouta parler. Elle avait l'air tout simplement désespérée ce qui le fit rire. Son air théâtral en disait long sur son humeur du moment. Ah non mais si t'as cru que j'étais là pour parler, tu te fous le doigt dans l'oeil ma vieille. Sage et Tobias, ils étaient comme ça. Ils adoraient se taquiner pour tout et pour rien. Ça faisait des années qu'ils se connaissaient et jamais leur amitié ne leur a fait défaut. Ils adoraient et se considéraient presque comme frère et soeur. Et puis pourquoi ce serait toujours moi qui devrait te raconter ma vie ? Parle-moi de toi. Ce n'est pas comme si tu étais très occupée -- Dit-il en laissant sous entendre qu'elle ne faisait strictement rien.