(quill) ○ history is a burden, stories make us fly.

Bordel, Cos ! Le brun ôta son manteau et rejoignit son aînée dans le salon du petit appartement. Allongée sur le canapé dans une pose peu flatteuse, la bouche pleine, les yeux de Cosima, rivés sur la télévision, n'étaient même pas venu se poser sur le nouvel arrivant. Salut petit frère ! souffla-t-elle, l'air désinvolte, peu concernée par l'injure de son cadet. Au lieu de ça, elle engouffra une nouvelle poignée de chips dans sa bouche. Cosima, est-ce que tu as ne serait-ce que la moindre notion de propreté ? Toujours aucun regard, la brune semblait plongée dans son feuilleton à l'eau de rose. Elle aimait prétendre qu'elle ne regardait ces Feu de l'amour et autre soap opera uniquement pour se moquer, mais Donnie soupçonnait très sérieusement qu'elle en était devenue accro ; après tout, la belle savait nommer n'importe quel personnage et établir les liens tirés par les cheveux qui l'unissait aux autres.  Bien sur que je suis propre ; je ne suis juste pas atteinte de TOC, comme toi. Nuance. se moqua-t-elle, les traits de son visage tirés par des heures de visionnage se déformant dans une mimique maligne. Il était certes vrai que le garçon était un petit peu excessif lorsqu'il en venait au nettoyage de son appartement. Pourtant, l'état de la brune l'inquiétait réellement. Je ne définirais pas le fait de garder ma nourriture sur une assiette et non sur le sol, comme un symptôme de TOC. lâcha-t-il en désignant d'un doigt accusateur les vestiges d'un sandwich à moitié dévoré à quelques pas du sofa. Ooh, voila où tu t'étais caché ! s'enthousiasma-t-elle, heureuse de retrouver sa collation vagabonde, avant de se contorsionner pour réussir à l’attraper. Une mimique de dégout s'égara sur les traits du jeune graphiste alors que son aînée mordit à pleine dents dans le sandwich à moitié décomposé. Il abandonna la bataille, fatigué par sa journée de travail, et conscient que sa sœur traversait une période difficile. Il avait été largué avant elle, et le garçon savait à quel point cette passe pouvait être difficile. Tu es sortie de l'appartement au moins ? l'interrogea-t-il en se débarrassant de son sac et chasssures. Mais trop tard, Cosima était déjà replongée dans la visionnage de sa série ridicule. Donnie souffla bruyamment, baissant définitivement les bras pour ce soir ; il s'avança d'un pas lent vers la cuisine ouverte, s'arrêtant pour saluer chacun des nombreux animaux qui peuplait son appartement. Tu pourrais au moins noyer ton chagrin dans un série potable sœurette. lâcha-t-il en la rejoignant sur le sofa, deux bières fraiches à la main. Quel chagrin ? Je vais très bien Don ! Et je ne pourrais pas m'arrêter maintenant, pas alors que Dylan s'apprête à demander Lynda en mariage, tu imagines si John décidait d'intervenir ? souffla-t-elle, apparemment excité par ce mariage imaginaire. Le jeune Quill secoua la tête. J'imagine oui, j'imagine bien.

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Alors comme ça, tu as toujours voulu créer des cartes de vœux ? La paille fluo coincée entre ses lèvres rouge, la brune sirota une nouvelle gorgée de son cocktail ; Donnie s'interrogea. Ses yeux étaient d'un sérieux déconcertant, pourtant, une mimique maligne déformait les traits enfantins de son visage. Un haussement sourcils pressant lui informa qu'elle attendait une réponse. Euhm ... A vrai dire, je n'en ai même envie maintenant. C'est juste un boulot ... comme ça.   Il baissa les yeux, plongeant son regard dans le liquide de son très viril appletini - il avait pourtant pris soin de jeter la paille, il tenait à sa masculinité. On lui reprochait souvent ses choix de cocktails, mais Donnie n'aimait pas les alcools fort, et encore moins la bière. Alors pourquoi tu ne fais pas quelque chose que tu aimes ?   Bonne question. Donnie aurait voulu que ce soit si simple, malheureusement la vie faisait rarement de tels cadeaux. Il en savait quelque chose, lui qui depuis de longues années essayait de trouver un éditeur qui souhaiterait publier ses planches de bande-dessinées, celles qu'il esquissait depuis son adolescence. C'était ça que le jeune Quill aimait, c'était qu'il voulait faire. J'aimerais que ça soit aussi facile !   lâcha-t-il, un grand sourire sur le visage, les yeux pourtant mélancoliques. Tu as toujours voulu devenir barista toi ? demanda-t-il, l'air malin et un brin provocateur. Oh oui ! Mon plus grand rêve. Gamine déjà je servais le café à mes parents en écorchant leur noms sur les gobelet. Le rire des deux jeunes s'éleva dans le bar à présent bondé. Le regard du garçon s’égara sur le sourire bien trop rare de Dot. La moue boudeuse qu'elle arborait la plupart du temps s'était envolée, au plus grand plaisir du graphiste qui appréciait cette nouvelle facette de la jeune femme. En prenant une nouvelle gorgée de son cocktail, Donnie ne pu s'empêcher de sourire, trop heureux d'avoir enfin franchit le pas avec la brune. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il s'arrêtait chaque matin au Starbuck au pied de son bureau. Un grand mocha et un muffin chocolat, sa commande habituelle. Pourtant, il n'aimait pas le café, et il faisait attention à sa ligne ; aussi, ce petit-déjeuner finissait souvent sur le bureau voisin de son collègue et meilleur ami. Pourtant, chaque matin, il ne manquait pas à l'appelle, trop content de retrouver sa serveuse favorite : Dot. Elle était certainement la personne la plus mal aimable et désagréable qu'il avait jamais rencontré. Elle s'appliquait soigneusement à écrire les prénoms sur les gobelets de la manière la plus absurde qu'il soit, et ne manquait jamais une occasion de renverser le contenu bouillant de la tasse sur les clients. Donnie avait déduit que la seule raison pour laquelle Dot n'avait pas encore été renvoyé était qu'elle effrayait son supérieur, un trentenaire boutonneux qui vivait encore dans le sous-sol de chez ses parents. Pourtant, il était tombé sous le charme de la jeune femme, qui lui rendait bien. Car si clamait haut et fort détester toute personne posant pied dans ce trou à rat -c'est comme ça qu'elle nommait affectueusement son lieu de travail, et tout magasin de la chaine à vrai dire- elle n'avait jamais semblé détester Donnie. C'était même la seule personne qu'elle semblait honorer d'un sourire, dessiné à l'encre noir à côté de son prénom -mal orthographié évidemment, elle avait une réputation à tenir.  A demain alors ! lança-t-il, alors que l'on venait de les inviter à sortir du bar qui fermait à présent ses portes. Pour quelqu'un qui se revendiquait peu bavarde, Dot avait étonné le jeune garçon, resté pendu à ses lèvres une bonne partie de la soirée.   Mocha et muffin, comme d'habitude. souffla-t-elle, un regard complice plongé dans les yeux brun de Donnie. Mais soudain, la panique s'empara du jeune homme : qu'était-il censé faire ? Lui faire la bise ? Une simple accolade ? Ou bien tenter le tout pour le tout, et l'embrasser ? Les secondes défilèrent, mais son cerveau ne semblait vouloir coopérer. silence pesant. La brune attendait. La main de Donnie se leva d'elle-même, se présentant à la jeune femme. Une poignée de main, vraiment ? Donnie souffla intérieurement, dépité par sa propre incapacité à réagir à la panique. La brune contempla la main tendue du garçon, sourire mutin au visage ; elle se moquait doucement. Espèce d'idiot ! lança-t-elle finalement après plusieurs seconde, avant de s'approcher du graphiste et de déposer ses lèvres sur les sienne. Un baiser auquel Donnie répondit aussitôt.