that... awkward + chaward

Je voulais faire une surprise. Une belle. Quelque chose d’inattendue pour Ruth. Cela faisait quelques jours que j’étais à Ravenel maintenant. J’avais rencontré ses parents, certains de ses amis. Et oui je commençais à être à l’aise dans cette petite ville, commençait bien sûr. Genre assez pour me retrouver au HELTER SKELTER. Cette petite épicerie  qui avait tapé à l’œil d’Howard la veille lui donnant la petite idée pour son dîner romantique surprise à sa fiancée. Genre assez pour que je me retrouve dans cette épicerie habillé avec autre chose qu’un costume. Il fallait le dire à New-York, je ne porte que ça. Mon boulot l’exigeait, bien évidemment. J’imaginais mal un PDG me recevoir dans mon accoutrement actuel. Même les parents de Ruth je ne les aurais jamais rencontrés ainsi. Mais dans cette petite ville, je pouvais me permettre de porter des choses plus « décontracté » pour aller chercher des aliments. En jeans et pull d’hiver, je cherchais donc ce que je pouvais bien pouvoir faire ce soir. Des pâtes c’était trop simple, il fallait que je l’impression, il fallait que je fasse fort. Et en même temps, il avait compris qu’il fallait qu’il fasse aussi simple. Genre évitez le caviar et le canard, enfin il ne trouverait surement rien de tout cela dans cette épicerie. Bref, j’étais en train de me casser la tête à chercher un plat avec les quelques aliments qu’on trouvait ici. C’était tellement plus simple d’aller au restaurant. Mais je connaissais Ruth depuis assez longtemps pour savoir que ça, ça allait la toucher beaucoup plus. Absolument trop dur. Je pourrai demander de l’aide, un avis mais je  n’étais pas comme ça, non moi j’aimais me débrouiller. Un peu découragé, je lançai ma tête en arrière en poussant un soupir et murmurai « qu’est-ce que je peux faire »

Je ne sais pas pourquoi tu es ici, mais le chocolat est vraiment délicieux ici. Une voix féminine. Étrangement familière. J’inclinai donc ma tête vers la direction de la dite voix et la reconnu. Charlie. En chair et en os. Là devant moi. Bon je ne devrais pas être autant étonné après tout, elle était la meilleure amie de Ruth, elle était même sa colocataire avant. Cela n’avait absolument rien d’étonnant qu’elle se trouve à ravenel. J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je ne l’avait vu. Pourtant il fut une époque où je connaissais chaque recoin de son corps.  Je ne pouvais pas me permettre de penser à ça, alors que j’étais fiancé. Surtout pas, alors que cette dite fiancée n’était pas au courant de la relation particulière qu’il entretient avec Charlie. Entretenait. Oui au passé. Il ne l’avait pas revu depuis ce jour-là, celui où il l’avait vu dans l’encadrement de la porte de l’appartement de Ruth, enfin de leur appartement à elles-deux. Je ne devais donc pas être étonnée de la voir là mais pourtant je l’étais. Et puis je réalisai que j’étais en jeans et en vieux pull. Je me sentis gêné, bizarrement. Il faut croire qu’au fond de moi, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir plaire, avoir bel allure, surtout face à une de mes « ex » les plus importantes. Mon passé allait me rattraper un jour ou l’autre. Et puis, ils avaient quand même passé du bon temps ensemble. Je ne l’oublierai jamais. Mais j’aimais ruth et ça, j’en était sûr et certain, comme jamais. Je n’avais jamais été amoureux et ruth était ma perle rare. Il eu un petit silence, le temps de réfléchir. Que dire ? dans pareil situation… « Le chocolat ? oui c’est une bonne idée ruth devrait aimer » je m’étranglais un peu à la fin de ma phrase. C’était peut-être délicat de parler de ruth avec charlie. Et dire qu’il faut un temps, elle était la personne avec qui j’arrivais à être si à l’aise. « heu… désolé c’est bizare non ? » j’émis un petit sourire en coin, gêné. Comme si dire ça, allait tout arranger. Dieu sait comme je n’en avais pas l’habitude d’être gêné.  Décidemment entre ça et l’accoutrement, j’aurai encore préféré m’engouffrer au milieu du rayon poisson.

« ah.. Si c'est pour ruth elle préfère celui-ci » elle pointa une des tablettes. Il fallait le dire, heureusement qu’elle était là. Ce n’était peut-être pas l’aide que j’aurai attendu mais je devais bien me rendre à l’évidence, il y avait encore des zones d’ombre dans ma connaissance de Ruth. Cela faisait aussi peu de temps qu’on se connaissait, quelques mois. Cela pouvait paraitre précipiter mais je savais que c’était la bonne alors pourquoi attendre plus longtemps. Alors je pris deux tablettes et puis après un petit moment de réflexion j’en pris une troisième. On n’avait jamais trop de chocolat et ce n’est pas Ruth qui allait le contredire à ce sujet. C’était vraiment gênant. Comme si le fait de penser à Ruth en présence de Charlie était interdit.  C’est surtout gênant parce-que c'est ma meilleure amie et que je ne savais pas que tu étais avec elle quand on a... je passai la main dans mes cheveux court. C’était gênant effectivement. Quelques brides revinrent de mon esprit. Non que cela me déplaise. Avec Charlie cela avait toujours été très intense et si je n’avais pas rencontré Ruth, peut-être que nos galipettes n’auraient pas cessé. Sortir avec la meilleure amie d’une ex-bestialité, c’était pas la meilleure façon de passer une vie tranquille. Alors je me tue, et je baissai le regard parce que je savais qu’en la regardant, je l’imaginerai surement pas dans ses vêtements qu’elle portait actuellement… Mon imagination, mon envie insatiable ne cessait jamais de me hanter. Et avec charlotte c’était un peu comme réveiller un démon qui dormait en moi. ah, mademoiselle bernington ! je vous ais cherché partout... voici ce que vous avez demandé. Je me figea. Bernington. C’était le nom de famille de l’autre abruti de meilleur ami de Ruth qu’elle s’obstinait à dire qu’il n’y avait rien entre eux. Je savais repérer une tension sexuel quand j’en voyais une et entre eux deux c’était presque aussi palpable qu’entre Charly et moi. Alors je regardais derrière moi, espérant tomber sur une petite fille en train de faire ses courses. J’espérais alors une erreur, non peut-être qu’il se trompe. Ce serait pas étonnant, il n’avait pas l’air si intelligent que ça. Mais elle tendit ses bras et pris le colis. Je fis des yeux d’incompréhension. BORDEL. C’est quoi cet histoire. Bernington. Elle se retourna sur moi. Elle devait avoir compris mon malaise parce qu’elle me regarda d’une drôle de manière, comme on regarde un petit enfant malade ; je devais être plus pale qu’une plaque de verglas. « Heu Ber… bernin… bernington comme dans Duke Bernington ? » et voilà que je commençais à bégayer maintenant. Peut-être qu’ils sont cousins éloignés, très éloignés, genre super super éloignés. De toute manière il n’y avait plus qu’à espérer.

Spoiler: