Jake&Juliet + When reality arrives face to you.

« J’ai arrêté de t’écouter depuis tes souhaits. Bonne soirée. » Jeu de mots à la noix qu'elle venait de faire pour reprendre mes dires et s'en servir contre moi. « C'est ça, allez! » Oh ça oui je prenais mon pied à la voir perdue dans sa vie après toutes les nouvelles qui m'étaient tombées sur les épaules ce soir. La femme que j'ai aimé et avec qui je partageais ma vie il y a encore quatre ans n'aurait jamais fait ce genre de choses. Par là je veux dire qu'elle n'aurait jamais perdu son temps avec un homme qu'elle n'aimait pas vraiment, et surtout elle ne lui aurait pas fait d'enfant. La situation était grotesque et l'air était devenu tout bonnement irrespirable. Me foutre d'elle -faute d'autre mot- n'était pas dans mes habitudes. Surtout de Juliet. Mais là elle m'avait poussé dans mes moindres retranchements, il fallait le dire. La chambre vidée et la porte fermée je me levais du lit. On entendait les pas de Juliet qui descendaient les escaliers du couloir. Et je fus pris d'un excès de colère. J'attrapais ainsi la bouteille d'eau posée sur ma table de chevet provisoire et la lançait à l'autre bout de la pièce. « Putain! » C'était un geste symbolique. La bouteille étant la dernière chose qu'il me restait d'elle dorénavant. La dernière chose qu'elle m'avait donnée.

Jake && Juliet.
When reality arrives face to you.

Allongée dans le canapé sous une couverture, j’avais rien de mieux à faire que de regarder la télévision. Buddy dormait à moitié dans le fauteuil à coté, comme toujours. Ce chien avait une vie tellement stressante. Courir à la recherche des lapins dans le jardin pendant la journée et ensuite, une sieste dans mes bras. Cette soirée là, il avait fait le choix de se détendre à quelques mètres. Je n’allais pas lui en vouloir, ce n’était pas mon jour pour lui offrir de la bonne humeur. Certes, le fait de regarder The walking dead, cela n’allait pas facilité le moral. Je regardais ceci pour tenter de faire peur à Buddy. Parfois il sursautait à l’approche d’une surprise et cela valait toutes les vidéos d’animaux du monde. Une heure déjà que j’avais arrêté de parler avec Jake. Je n’allais surement pas aller le voir car je réussissais enfin à souffler du conflit. Je m’en fichais de ce qu’il disait. C’était bien beau de faire des reproches du passé (long ou court) mais, je devais penser à demain. Cependant, vue l’heure, je me doutais bien qu’il avait rien mangé pour le diner. Hors de question de lui préparer quelque chose car il serait obligé de venir le savourer dans la pièce réservée aux repas des clients. Un sandwich restait la meilleure solution. Buddy se leva très vite en comprenant que j’allais dans la cuisine. « Espèce de gros nounours. » ajoutai-je avec le sourire avant de lui offrir une part de jambon. Additionner du beurre, de la salade, et des tomates.. terminé. En aucun cas je lui donnerais en main propre. L’unique fois ou je monterais ce soir, cela serait pour rejoindre ma chambre privative au deuxième étage. « Vas-y mon pépère. » Je venais d’accrocher le sandwich au collier du chien grâce à des ficelles trouvées dans les placards. Cela ne tiendrait pas plus de cinq minutes mais c’était assez pour ce chemin. Le chien montait à son allure les escaliers avant de se retrouver face à la porte de Jake. Il avait l’habitude de cet ordre. Quand un enfant se trouvait dans la clientèle, je me servais beaucoup de Buddy pour envoyer des bonbons. L’animal grattait à la porte de la chambre numéro six avant de s’asseoir et patienter qu’on lui ouvre.

Après la dispute qui venait d'éclater entre Juliet et moi, j'avais été me glisser dans les draps de ce lit qui serait le mien pour cette nuit. J'étais allongé sur le dos, les bras croisés derrière la tête, le regard vers le plafond éclairement faiblement par une très basse lumière qui reflétait depuis le dessous de la porte de la pièce. Je ne trouvais pas le sommeil. L'esprit trop occupé par les mots que je venais d'utiliser pour m'adresser à elle. Je m'en voulais en partie. Mais je lui en voulais toujours aussi. Quoi qu'il en soit, cela faisait déjà un certain temps qu'elle avait quitté la pièce et que moi j'avais commencé à cogiter au fond du lit. Je me demandais ce qu'elle pouvait être en train de faire en ce moment au rez-de-chaussée. Ce qu'elle faisait, je me l'étais souvent demander depuis qu'elle ne le couchait plus sur papier pour me le raconter. Et tandis que je pensais, encore et encore, on vint gratter à la porte. Gratter oui. Attitude très étrange s'il s'agissait d'une personne. Je me demandais si c'était Juliet. Mais pourquoi gratterait-elle à la porte? Je fis un bond en dehors du lit avant de me précipiter vers la porte. Si c'était Juliet peut-être qu'elle venait pour me dire qu'elle m'aimait toujours, qu'elle était désolée et qu'il n'y avait rien qu'elle espérait davantage que de refaire partie de ma vie. Oh ce que j'adorerais que ce soit ça. J'appuyais sur la poignée pour ouvrir la porte. Et il y avait un berger allemand assis au seuil de celle-ci. Drôle d'idée que de laisser son chien en liberté dans la propriété si celui-ci allait gratter les portes des locataires. J'aurais pu être en train de dormir. Sauf que je remarquais un paquet accroché au collier autour de son cou. « C'est pour moi ça? » Comme si la bête allait me répondre. Je m'agenouillais devant le chien pour défaire le noeud qui tenait accroché autour de son cou ce qui de plus près semblait être un sandwich. Était-ce de la part de Juliet? L'encas dans ma main droite je me relevais devant le chien et lui fis quelques papouilles sur la tête avant que celui-ci ne prenne le chemin des escaliers lui aussi. Une fois qu'il fut en dehors de mon champ de vision je rentrais de nouveau dans ma chambre. J'allumais hasardeusement une lumière dans la pièce avant d'aller m'asseoir sur une chaise disposée dans un coin. Je découvrais le sandwich et décidais avant même de le manger de le rembourser à Juliet. Qu'est-ce que ça valait un sandwich? Cinq ou six dollars, tout au plus. Je les déposerai sur le comptoir en repartant demain. Une fois le ventre plein je me lavais les dents avant de retourner dans mon lit. J'étais grand certes mais le lit l'était aussi. Comme celui que j'avais chez mes parents d'ailleurs. Pendant sept ans j'avais pris l'habitude de dormir sur un petit lit d'appoint. Alors maintenant j'avais l'impression de me perdre dans un lit double. Bref. J'étais reparti pour quelques heures de pensées inchassables de mon esprit. D'ailleurs, j'avais été éveillé suffisamment de temps pour entendre Juliet monter au deuxième et éteindre les lumières des couloirs. Là j'avais trouvé le sommeil. Seulement pour une ou deux heures.

Au réveil j'avais commencé par aller prendre une douche. J'étais de ceux qui prenaient deux douches par jour. Enfin, j'étais de ceux-là quand je le pouvais, du moins. Une fois propre j'avais attrapé mes vêtements de la veille que j'avais rapidement enfilé. Faute de pouvoir transporter deux tenues et une tenue décontractée dans mon sac. Quoi qu'il soit grand. J'avais ramassé la bouteille d'eau jetée la veille, et défait les draps du lit que j'avais posés pliés sur le matelas à nu avant de quitter la chambre. Toute la nuit j'avais réfléchi. J'avais pensé à moi, à ce que je voulais. Et j'avais aussi pensé à Juliet, à nous deux. Il y a une chose que j'avais envie de faire ce matin et que j'allais faire. Quelle qu'en soit la réaction que j'allais recevoir en guise de réponse. Je descendais à mon tour les escaliers. Avançant directement vers le comptoir derrière lequel elle était déjà présente. Je posais dix dollars dessus. « C'est pour le sandwich. » Avant qu'elle ne les refuse je les glissais plus près d'elle encore. « Et avant que tu ne dises quoi que ce soit, il y a un truc que je tiens à faire. Ensuite je te promets que tu ne me verras plus et que je te laisserai vivre ta petite vie de famille tranquille. » Je posais mon sac contre le mur et contournais le comptoir pour me retrouver face à elle. Puisque Juliet était assise, je la relevais sur ses jambes à la seule force de mes bras. Comme je l'avais déjà fait hier je reduisais la distance entre nous deux. Et une fois que j'eus senti qu'elle avait pris son équilibre et qu'elle tiendrait sur ses jambes sans mon aide, j'attrapais son visage dans mes mains. Je la regardais un fragment de seconde droit dans les yeux puis allais délicatement poser mes lèvres sur les siennes. Ce serait le baiser symbolique qui conclurait notre rupture. Le baiser que j'avais attendu quatre ans. Le dernier baiser que j'allais partager avec elle. Et à cette heure, son nouveau compagnon, je n'en avais que faire. Satisfait je la relâchais et allais récupérer mon sac. « Sache que, à l'époque où tu as rompu, j'allais te demander en mariage. » Vérité vraie. J'avais prévenu mes parents ainsi que les siens. Mais visiblement ces derniers n'avaient jamais pris la peine de lui dire. Peut-être que finalement ils pensaient que je n'étais pas assez bien pour elle.

Jake && Juliet.
When reality arrives face to you.

Le réveil avait été très difficile. Le sommeil arriva seulement dans les alentours de quatre heures du matin. Après la soirée devant la télévision, il avait fallu rejoindre la chambre pour se ressourcer avant la nouvelle semaine qui allait débuter. Surement le fait d’imagier Jake un étage plus bas. En temps normal, je dormais très facilement mais, cette nuit fut comme quand il se trouvait dans l’armée. Des soirées allongé dans le lit en imaginant que c’était la journée chez lui. Les moments où il pourrait faire de mauvaises rencontres. En fait, je demeurais rassurée de le voir de nouveau en ville. Espérons, définitivement. Les Etats-Unis allaient surement devoir intervenir au sol dans des pays et le plus difficile restait à faire. Au moins, il serait ici sain et sauf. Egoïsme, et alors ? Avant de m’endormir, j’avais écrit pour lui. Dans un coin de la chambre se trouvait un coffre bleu qui n’avait pas bougé depuis sept ans. A chaque lettre reçue de Jake, je la mettais dans cet espace avec les enveloppes et papiers vierges, destinés à cette correspondance. Après la rupture, la psy’ m’avait conseillé de dé placer le coffre dans un endroit où je n’allais pas régulièrement, pour tenter de tourner de la page. Je n’avais jamais réussi à franchir ce pas. J’avais arrêté de relire ses lettres.. trop mal. Ce fut en attrapant le matériel nécessaire que les mots furent écrits en une heure. Beaucoup de temps pour une phrase car les larmes réussissaient à s’inviter entre les lignes. Les traces allaient d’ailleurs rester sur le papier puisque cela serait la même chanson pour toute tentative. Autant en finir le plus rapidement possible avant de trouver le sommeil.

Le travail devait m’aider à occuper les pensées. Se charger des dernières réservations crées sur internet pour les semaines à venir. Ensuite, patienter la venue de mon père dans la matinée avant de rejoindre Charlie au centre ville. Nous devions passer le prochain weekend entre nos deux familles pour Thanksgiving et j’avais en tête de m’acheter une robe rouge. Je voulais surtout profiter d’avoir encore un ventre plat. Plus que deux ou trois semaines avant de constater quelques rondeurs et ne plus être attirante. Je devais être enceinte dans les alentours d’un mois en constant mon cycle. Il faudrait que j’aille voir un médecin mais, j’en avais pas l’envie pour l’instant. La réalité arriverait enfin dans la figure et je ne demeurais pas prête. Si je le disais à Charlie, aucun doute que le lendemain je serais forcée de voir un spécialiste. Autant savourer ces derniers jours en étant considérée comme « normale ». Assise à la réception, Jake descendit les marches en déposant sur le comptoir des billets. Je souhaitais lui rendre l’argent mais je n’eus pas le temps de dire un mot qu’il continua sa lancée. Je ne savais pas si je devais lui en vouloir pour la nuit dernière car, j’étais consciente d’avoir été aussi en tort. De toute manière, nous étions têtus tous les deux. Le sourcil droit se fronça suite à l’incompréhension de sa phrase. Après avoir posé son sac, il détourna le comptoir pour m’obliger à me lever. Le tabouret demeurait bien plus grand si on comparait à ma taille alors, ce fut avec une once de maladresse que je me retrouvais face à lui par la suite. J’entrais dans les phases où les chutes inutiles seraient à effacer. Les yeux ne quittaient pas les siens malgré une envie de courir le plus vite possible et quitter la pièce car la suite devint prévisible. Un baiser qui normalement n’aurait jamais dû se faire. Le dernier devait être celui à l’aéroport avant son départ d’une permission. Je savourais quand même cet instant en pressant l’une de ses mains posée sur mon visage. Cruel amour ruiné par le devoir. Je ne souhaitais pas qu’il parte. Rester auprès de moi et oublier ces quatre anéantissantes années. Impossible. Le silence de désespoir me dominait à ce moment. Il attrapa son sac et annonça le coup fatal. Une demande en mariage. Cela aurait pu être ce genre de signe qui aurait fait la différence. Trop tard. Les larmes essayaient de ne pas tomber sur le joue mais c’était un combat avec moi-même. Rester droite devant lui malgré l’envie de le retenir. « Jake.. » J’essayais de trouver l’enveloppe qui avait réussi à se cacher entre deux papiers administratifs. Plusieurs pas en sa direction pour lui tendre l’objet. « Prends là s’il te plait. Je voudrais que tu la lises en partant. » Elle servirait à rien mais, c’était un moyen de lui dire au revoir.

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Jake,
C’est assez étrange d’écrire sur ce papier. La dernière fois que j’ai utilisé le support, c’était pour la dernière lettre. Il est actuellement 2h35 donc, si mes phrases sont illogiques, tu comprendras pourquoi. C’est surement immature tu vas dire mais, ce fut comme un réflexe d’ouvrir le petit coffre avec la correspondance pour attraper un bout de papier. Le nombre de fois où j’avais souhaité te donner des nouvelles malgré cette rupture. T’écrire très régulièrement avait eu le don de m’évader du quotidien. Je pouvais tout raconter. Une thérapie à distance (et gratuite). La conscience d’avoir fait une erreur était arrivée dans les semaines après l’envoi. Ce manque de ne pas recevoir de tes nouvelles, seulement me dire que tu avais pensé à moi quelques minutes en prenant de ton temps. Ne crois pas que cela me faisait rien. Je ne pouvais plus faire machine arrière. L’idée de ne pas avoir de signe pour penser à l’avenir me démotivait malgré l’envie de combattre ces émotions minimes en comparaison avec l’amour que je te portais. Elles prirent possession de moi pendant deux semaines et la lettre fut envoyée. Je m’en veux d’avoir été trop faible. La promesse de t’attendre, détruite par des fonds sonores assourdissants. Je sais ce que tu vas dire et oui, je suis la seule responsable. J’ai mis cette lettre dans la boite. Ce remord continue à m’habituer et aujourd’hui, je dois avancer avec ceci. Tenter d’être heureuse malgré ce vide qui m’habite depuis quatre ans. Je n’aime pas le père de l’enfant mais, c’est toi qui reste et restera dans mon coeur. Cependant, je vais devoir faire semblant. Cet enfant saura peut-être me faire sourire de nouveau. Je suis heureuse seulement les vendredis après-midi (je continue la lecture aux gamins, oui) alors, pourquoi ne serait-ce pas une joie ? Certes, cela ne sera surement pas un petit blond aux yeux bleus perturbateur, comme j’avais ordonné avec amusement il y a un certain temps mais, je n’ai pas le choix. Je m’en veux, Jake. J’ai tout gâché. On se rend compte de l’importance des choses (ou des personnes) quand on les perd. Je t’aime. Cela n’a pas changé. Il faut cependant penser à ce petit être. Je ne suis plus seule dans cette histoire. De toute manière, je ne te mérite plus. Tu es l’homme le plus courageux que je connaisse. Tu as vécu tellement d’horreur que tu dois trouver une personne qui réussisse à apaiser tes souffrances. Tu vas trouver, j’en suis certaine. Je ne peux plus avoir ce rôle. Tu ne peux plus me regarder avec des yeux émerveillés. Je t’aspire seulement de la moquerie et comme tu as dis, je suis une sorte d’étrangère à cause de ces années. Je le comprends, je me déteste aussi ainsi.

Un amour sincère,
Juliet.

J'avais fait le choix de partir aussi rapidement que je le pouvais. L'air au Hamilton Inn pour moi était devenu étouffant. Comme l'air de l'état du Texas. Comme l'air des endroits dans lesquels j'avais agis en tant que soldat pour l'armée états-unienne. En quelque sorte c'était un peu un climat de guerre ici aussi. Une guerre sentimentale. Une guerre plus psychologique que physique. Une guerre tout de même. Mais si j'étais destiné à devoir refouler mon amour pour Juliet j'allais aussi devoir commencer à la rejeter de mon esprit dès maintenant. La difficulté ici était grande. Vivant dans la même ville qu'elle la probabilité que je ne la revois jamais été mince. J'allais devoir faire avec. Peut-être que je devrais déménager. Qu'importe. Les pieds au rez-de-chaussé, la chambre et le sandwich réglés il ne me restait plus qu'une seule chose à faire: quitter les lieux. Or avant ça j'avais comme une foutue envie d'obtenir l'une de ces choses que je n'avais jamais eues. Ce dernier baiser auquel j'avais tant pensé. Sauf que jamais je n'avais pensé qu'il s'agirait là du dernier. Dans ma tête ma relation avec la jeune propriétaire demeurait jusqu'à hier encore éternelle. En fait c'était l'annonce du bébé qui avait tout gâché. Jamais plus je n'allais pouvoir partager ma vie avec Juliet alors que celle-ci était destinée à porter et à éduquer l'enfant d'un autre. Ainsi je l'avais embrasée. Maintenant je prenais le chemin de la sortie. Chemin que je ne prendrai plus désormais. Mais elle m'interpela à son tour. « Jake... » J'avalais ma salive. Qu'allait-elle encore vouloir me dire? J'espérais qu'elle ne tenterait pas de nouveau de m'empêcher de partir. Parce-que cette fois-ci il était certain que je camperai sur mes positions. Bref. Je me retournais vers elle. « Prends-la s'il te plait. Je voudrais que tu la lises en partant. » Et elle abandonna le courrier dans l'une de mes deux mains. Je n'étais pas sûr d'avoir véritablement envie de la lire. La dernière lettre qui avait été écrite de sa main et qui m'avait été adressée ne m'avait rien appporté de positif. Et aux vues de la tournure qu'avaient pris les choses la veille, je doutais que celle-ci le soit davantage. Je dévisageais l'enveloppe. Si tout fois c'était possible. Puis je lui adressais ce qui j'espérais serait le dernier regard. « Au revoir Juliet. »

Au bout de dix minutes de marche à réfléchir au fait de ressembler à un homme sans domicile fixe, à un nomade, je décidais de lire pour la dernière fois l'écriture de cette femme pour laquelle j'avais eu tant de sentiments. Je m'installais sur le premier banc venu et déchirer le haut de l'enveloppe. Son écriture avait évoluée. Moins légère, moins chaleureuse.

Spoiler:

Et d'un coup après lecture je lui en voulais de m'avoir menti en affirmant ne plus m'aimer alors qu'ici elle disait le contraire. Je lui en voulais de ne pas avoir réfléchi aux options qui s'offraient à elle avant de faire un enfant avec un autre. Alors je décidais de ranger cette lettre dans mon sac avec la précédente. Les deux seules lettres de Juliet que j'avais encore en ma possession. Les lettres que j'allais continuer de lire chaque soir pour me souvenir à quel point j'étais foutu. À quel point l'amour m'avait crevé. Et je me jurais de ne plus jamais m'attacher autant à une personne que je l'avais fait pour elle. Ne souhaitant pas souffrir de nouveau.

Spoiler: