Sujet: i just miss you (emilian) Lun 24 Nov - 22:56
I JUST MISS YOU
you've been there all along, holding my hand like you do. why do I feel that its wrong, to love to be around you?
Ellen ne cessait de se remémorer les événements passés et elle avait beau tout faire pour changer le cours de ses pensées, tout la ramenait à la dure réalité. Elle avait tout tenté, de la cuisine de plats exotiques à la lecture de son roman préféré mais rien n'y faisait. Il lui suffisait de tourner la tête pour croiser Emilian au détour d'un couloir ou d'une pièce. Inévitablement c'était arrivé ce matin-là, comme chaque matin à vrai dire depuis plusieurs semaines. De toute manière c'était bien connu, à partir du moment ou l'on essaie d'éviter quelqu'un c'est là que l'on croise cette personne sans arrêt. Ça n'aurait pas été si dérangeant si cela n'avait pas été embarrassant. Outre la distance qu'ils y avaient entre eux désormais, il y avait la politesse. Cette politesse qui faisait qu'ils s'adressaient un sourire courtois, dès qu'ils se croisaient malencontreusement alors qu'à l'intérieur c'était la panique - pour Ellen du moins, des formules de politesse bidons qui étaient en général réservées à de vagues connaissances ou des amis perdus de vue. C'était ce qui était attristait le plus la jeune femme, elle ne voulait pas qu'ils deviennent des étrangers, des pseudo-proches qui ne se parlent qu'à l'occasion de célébrations ou de repas de familles. Emilian était son beau-frère mais il était aussi son meilleur ami et ce malgré le baiser qu'ils avaient échangés et qu'elle tentait d'oublier avec beaucoup de mal. Ellen tentait de se convaincre que ce n'était qu'une erreur, qu'ils étaient tous les deux confus ce jour-là et c'était ce qui avait provoqué ce malaise et cet éloignement progressif entre eux. Ellen ne savait plus très bien comment agir en la présence de son beau-frère, elle ne savait plus quoi dire sans évoquer le sujet qui était au cœur de ses pensées. La seule chose qui était évidente à ses yeux était qu'il lui manquait ; leurs séances de cinéma, leurs discussions enflammées à propos des dernières sorties littéraires. Elle ne pouvait pas parler de ça avec Julian, il n'avait plus la patience pour ce genre de choses. La jeune femme avait besoin de son meilleur ami et elle espérait qu'au fond cela était réciproque malgré l'incident et l'explication, ou plutôt le monologue de la professeur de littérature dans un moment de doutes. Elle était décidée, une fois ses cours terminées elle irait le voir, dans sa salle de cours s'il le fallait. Il ne prendrait pas ses jambes à son cou, elle n'en avait pas l'air mais Ellen avait toujours su être très persuasive. Son plan n'était pas vraiment au point, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait dire mais la situation lui était insoutenable. Après tout cela ne pouvait pas être pire! La jeune femme tentait de positiver et douta plusieurs fois lorsqu'elle attendait à l'extérieur de la salle de cours de son beau-frère. Elle était tentée de faire demi-tour mais une fois que tous les élèves sortirent de la salle en balançant des " au revoir " et des phrases en français elle eut un élan de courage. Ellen pris une grande inspiration et entra dans la salle, tout en prenant soin de refermer délicatement la porte derrière elle. Un sourire timide se dessina sur ses livres quand elle vit Emilian qui ne semblait pas avoir remarqué sa présence, il était bien trop occupé à essuyer les inscriptions sur son tableau. Ne pas lui faire face directement pouvait être un inconvénient comme un avantage, cela lui laissait le choix entre fuir tant qu'elle le pouvait encore ou dire quelque chose de sensé sans croiser son regard. Ou du moins le regard qu'il lui lançait depuis quelques semaines et qui amplifiait le malaise que ressentait la jeune femme. Elle se lança et se rapprocha légèrement de son bureau, tout en essayant de minimiser le bruit provoqué par ses talons. Elle ne savait pas par quoi commencer, quoi dire sans paraître intrusive ou totalement à côté de la plaque. De plus, elle ne voulait pas que ça se passe comme la dernière fois, elle ne pouvait donc pas déballer ce qu'elle avait sur le cœur. Du moins, pas tout de suite.
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