○ only miss the sun when it starts to snow.

only miss the sun when it starts to snow..
© fystones/tumblr/passenger
ivy watsons

Spoiler:

" and if you have a minute why don't we go
talk about it somewhere only we know  "
tumblr - lyrics : keane

L’ensemble de la pièce et de ses occupants sont assis derrière leurs pupitres en un silence salvateur et concentré. Tes yeux d’un vert prononcé et soutenu hérité de ton père scrutent avec attention la salle de classe. La période des examens venait de commencer pour les dernières années, un temps qui te ramène à cette bonne époque où l’école suffisait à te faire occulter les tracas de la vie quotidien, te rendait comme étanche à toute tristesse et cette impression incessante d’être toujours portée vers le bas. En y songeant tu esquisses un sourire mélancolique aux coins de ta bouche alors qu’un de tes élèves se lève et s’avance en ta direction. Il te tend sa copie dont l’écriture italique et appliquée laisse transparaitre quelques erreurs d’inattentions – à vue de nez – sans doute étant dû au stress. Une fois en main, tu déposes son devoir sur la pile prévue à cet effet en lui souriant alors qu’il s’éclipse par la porte de sortie, laissant un autre de tes collègues apparaitre. « Tu peux y aller Ivy, je prends le relais. ». Chuchote ton collègue de travail alors que tu hoches lentement la tête en guise de réponse. Plusieurs têtes se lèvent en ta direction pour te voir sortir à ton tour et bien évidement tu les observes avec un regard encourageant pour la suite de leur devoir. Ton métier a toujours été comme le prolongement de ta conscience soit plaisant et gratifiant. L’aisance de communication naturelle dont tu fais preuves avec les adolescents – même les plus récalcitrants – est pour toi un attrait important de ton titre de titulaire à l’enseignement. Et c’est sans doute grâce à cela que tu tisses et établie une véritable confiance entre vous. Une fois dehors, tu jettes un bref coup d’œil à un ton cellulaire mais aucun message de la part de ton frère. Tu en déduis donc que tu es bien dans les temps ! James est ton frère – de deux années ton cadet – sans doute la plus proche de ta personne. Vous aviez connus des hauts et des bas et les apparences dont jouaient vos parents n’ont pas été suffisants pour oublier le mal une fois fait. Les violentes disputent remplacer par des sourires hypocrites, les tromperies d’un père longtemps absent masqués par l’implication de son travail de représentant de l’ordre … Tout cela vous aviez marqués l’un comme l’autre. James dans ses relations qui ne fonctionnait jamais, toi dans le manque de confiance envers autrui. Un bon quart d’heure plus tard, c’est devant la gare que tu l’attends, les bras croisés contre ta poitrine. « Ivy ! ».  Vous rigolez d’un sourire commun traduisant toute l’affection fraternelle que vous vous portez mutuellement. Il te serre dans ses bras et tu en fais autant, heureuse de retrouver le seul pilier de ta famille. « Allez Belette on a des choses à se raconter toi et moi ! ». Te dit-il sans se départir de son rire de canaille. Tu hoches lentement la tête tout en le regardant clairement dans les yeux. « Dis-moi il vous donne quoi dans la Navy ? Des substances illégales, un régime aux hormones parce que en l’espace de quoi … deux ans j’ai l’impression que tout ça … ». Tu remarques l’expression narquoise et impatiente de ton frangin. Il passe un bras autour de tes épaules, récupère son sac et vous marchez en direction du parking. « Tu n’as pas changé d’un pouce hein ? ». Tu le considères d’un air malicieusement enfantin, tout en haussant les épaules avant d’ouvrir le coffre de la voiture. En dépit de sa blessure sur le terrain – ce qui expliquait son retour au bercail – et sa rupture avec sa femme depuis quelques mois, tu constates que James n’est pas si mal en point que cela. Pour autant, tu sais que profondément la plaie de l’esprit n’en demeure pas aussi tranquille. « Tu as troqué ta mini cooper contre ce petit bijou ? ». Tu te redresses pour le regarder, les sourcils froncés. « Pas le moins du monde, j’adore ma voiture et ne commence pas avec elle ! ». Déclares-tu sérieusement bien que le sourire sourcille aux bouts de tes lèvres. Cette voiture était la tienne juste le temps que la tienne soit réparée et de nouveau prête à l’usage. Instinctivement tes pensées vogues vers le jeune homme qui est venu la remorquer. L’espace d’une fraction de minutes et ce depuis très longtemps tu as eu l’impression de revivre une existence fort différente. « Okay, tu es rêveuse. Décidément on a des choses à se dire Ivy ! ». Tonne-t-il en ricanant.