KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo.

L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le cœur.
© tumblr/ citation
jenkins kaëlyane
- nom complet : Jenkins, le nom de ce père un peu trop fermé, un peu trop froid, mais un père qu'elle aime par dessus-tout. Kaëlyane Rose, l'un est original, complexe, l'autre est doux et inspire la fragilité. Ces deux noms reflètent à la perfection la femme qui le porte. Douce et délicate mais complexe et unique. - âge, date et lieu de naissance : 27 ans, la trentaine approche et elle ne semble pas tant effrayée que ça à l'idée de passer ce cap. C'est le 12 Avril qu'elle vit le jour dans une petite ville perdue du Texas. Inutile de vous donner le nom vous ne la trouverez sur aucune carte. A croire même qu'elle n'existe pas. - origines et nationalité : Kaëlyane est une américaine pure souche. Elle n'est d'ailleurs même pas certaine d'avoir d'autres origines. Ses parents et ses grands-parents sont américains ce qui lui suffit pour dire qu'elle n'a d'autres origines que celle-ci. - occupation : Bibliothécaire. Un métier qui scie à merveille cette amoureuse des bouquins et de l'écriture. C'est dans ces lieux qu'elle se sent à sa place. L'odeur du papier, le silence... Tout est si doux, si pur. C'est tout ce dont elle a besoin. - statut civil : Célibataire malgré elle mais inconditionnellement amoureuse de Blake. Rien, ni personne ne pourra le remplacer dans son coeur ou dans son âme, il y est gravé pour l'éternité. - traits de caractère : Douce et délicate, telle une rose que l'on prend plaisir à contempler, Kaëlyane est la gentillesse incarnée. C'est le genre de femme qui vous apaise par sa présence et son sourire. Le genre de femme qui sait vous réconforter, qui sait trouver les mots. Réservée, elle a toujours préféré la solitude à la compagnie. Elle s'est toujours sentie différente, pas comme les autres. Elle n'est jamais parvenu à se fondre dans le moule. Il faut dire qu'elle a toujours été bien plus mature que les jeunes de sa petite ville, ce qui peut expliquer un tel besoin de solitude. Calme et attentive, elle ne s'énerve que très rarement et sait écouter. Kaëlyane est l'épaule sur laquelle on peut s'appuyer. Elle est ce genre de femme à qui l'on veut se confier, car on sait que l'on est entendu. Kaël c'est la bonne amie, celle qui sera toujours là pour vous, quoi qu'il arrive. Généreuse elle fait passer les désirs de ses proches avant les siens. Son seul bonheur est de faire plaisir à ceux qu'elle aime. Elle n'hésite pas à donner et n'attend jamais rien en retour. Intelligente et futée, elle a toujours été la bonne élève, celle qui réussi tout ce qu'elle entreprend. Elle sait se sortir de n'importe quelle situation et sait faire preuve de beaucoup de logique lorsque cela est nécessaire. Néanmoins, malgré toutes les qualités qu'elle possède, la jeune Jenkins souffre d'un profond manque de confiance en elle qu'elle possède depuis toute petite. Elle a une fâcheuse tendance à se rabaisser et à se remettre constamment en question. C'est également une femme jalouse, trait de caractère qu'elle a découvert lors de sa relation avec Blake. C'est en ne supportant plus tous les regards que les autres filles jetaient à son petit ami qu'elle comprit ce qu'était ce sentiment si particulier. Jamais auparavant elle n'aurait pensé être jalouse, et pourtant, elle l'est terriblement. Têtue, elle ne laisse jamais tomber une idée en laquelle elle croit, même si pour cela elle doit se mettre tout le monde à dos. Elle aime avoir le dernier mot et sait faire preuve de persuasion quand il le faut. En somme, Kaëlyane est une femme à la fois complexe et mystérieuse. C'est une femme que seul le temps nous permet de découvrir. - aspirations et désirs : Elle ne désire plus rien. Plus depuis qu'il n'est plus là. Elle a perdu le goût de vivre, le goût d'aimer aussi. Elle se contente de passer les jours. Parce qu'il le faut bien. Parce que c'est comme ça. Mais chaque moment passé loin de lui est une torture, une souffrance sans nom. - groupe : WINTER IN MY HEART
mind over mattervous considérez-vous comme heureux ? quelle est votre définition du bonheur ? - Heureuse ? Elle l'a été. Il y a longtemps... Lorsqu'elle pouvait encore se réveiller à ses côtés. Lorsqu'elle pouvait le voir, l'entendre, le toucher. Lorsque son parfum venait chatouiller ses narines. Lorsque sa main venait caresser tendrement sa joue. Lorsque ses lèvres venaient se poser avec passion sur les siennes. Oui, elle a connu le bonheur. Mais il a disparu de sa vie si rapidement qu'elle n'a jamais su s'en remettre. La joie l'a quitté le jour où il a pris la décision de disparaître. Mais si elle devez vous donner sa définition du bonheur, elle n'aurai qu'à vous dire un mot: Jorhàn. Le bonheur porte son nom, parce qu'il est le seul à pouvoir la combler. Le seul à lui donner l'envie de vivre.qu'en est-il de votre vie spirituelle ? quelle est son importance dans votre quotidien ? - réponse.

Dressez ici une liste des particularités de votre personnage, parlez de ses caractéristiques et de ses habitudes. S'il n'y a pas de minimum imposé, n'hésitez pas à être le plus complet et le plus précis possible.

four times around the sun- pseudo/prénom : Tik Tok/Jade. - âge : 21 printemps. - région : Le sud, là où il fait beau et chaud, si si. - commentaires/suggestions : Rien à redire, c'est un très beau forum qui attire par sa simplicité. - autres : KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3150930628

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(j'aime beaucoup ce smiley, voilà). - avatar : Emilia Clarke.

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citations, paroles, etc.

coalition of one

Chapitre un : l'enfance
« Bienvenue sur Terre petite princesse. » Elizabeth Jenkins venait de mettre au monde son premier enfant. Une joie indescriptible s'était emparée d'elle pourtant jamais elle n'aurait cru qu'un sentiment pareil était possible. Mais aujourd'hui le bonheur était entré dans sa vie. La jeune maman jeta un coup d'oeil à son mari Paul et le vit sourire. Si cela pouvait paraître anodin et normal pour les autres, c'était quelque chose de très rare chez lui. Paul Jenkins était un homme bon mais dur. Il avait été élevé à l'ancienne et bien que son enfance ait été paisible son éducation elle avait été sévère et encore aujourd'hui il en gardait quelques séquelles. Cela l'avait forgé. Assez renfermé il ne montrait que rarement ses sentiments. Pourtant aujourd'hui il souriait, et on pouvait lire sur son visage toute la joie qu'il ressentait. « Comment allez-vous appeler cette merveille ? » demanda l'infirmière qui s'était occupée de l'accouchement. Jetant un regard complice à son mari, Elizabeth répondit : « Kaëlyane. Kaëlyane Rose Jenkins. » Tendrement elle observa sa fille. Elle était toute petite et semblait si fragile. « C'est original comme prénom mais très joli. » En effet c'était un nom quelque peu hors du commun, mais c'était parfait. « Nous voulions quelque chose qui soit unique tout comme elle. » C'est ainsi que le 12 Avril 1987 la petite Kaëlyane débarqua sur Terre.

C'est dans une petite ville du Texas qu'a grandit Kaëlyane. Si elle devait qualifier son enfance, calme serait le premier mot qu'il lui viendrait à l'esprit. Jusqu'à l'âge de ses huit ans elle eut une enfance relativement normale, rien de bien extravagant, une vie comme en voit souvent dans les petits patelins des États Unis. Son père, menuisier, possédait son propre atelier. Il travaillait énormément pour subvenir aux besoins de sa famille. C'était un homme assez froid qui n'avait que très peu de marques d'affection envers sa fille, si bien qu'elle pensait qu'il ne l'aimait pas. Elle avait l'impression qu'elle aurait beau faire de son mieux ce ne serait jamais assez bien pour lui. Mais c'était faux. Paul était extrêmement fier de sa fille bien qu'il n'ait jamais su le lui dire. Kaëlyane a beaucoup souffert du comportement de son père, si bien que la jeune fille eut tendance à se rabaisser en permanence. Ne se sentant pas à la hauteur pour son père, elle pensait alors naïvement n'être à la hauteur pour personne. C'était peut-être l'un des seuls défauts que l'on pouvait attribuer à Kaëlyane, en plus du fait qu'elle était extrêmement réservée. Mais beaucoup de personnes dans leur petite ville disaient à ses parents qu'ils étaient chanceux. La petite Jenkins était une fille douce, calme, attentive et généreuse en plus d'être intelligente. L'enfant rêvé en soit ! En réalité elle n'a jamais trouvé l'intérêt de désobéir ou de tenir tête à ses parents et elle se disait que peut-être en agissant ainsi son père finirait par l'aimer. Ce qu'elle ne savait pas c'est qu'il l'aimait déjà.

Malheureusement l'année de ses huit ans tout bascula et l'équilibre qu'elle s'était construit jusque là s'effondra. Sa mère tomba en dépression. Elle ne parlait plus, ne mangeait plus, comme si toute espèce de vie avait quitté son corps. Elizabeth avait toujours été une femme fragile, elle avait suivi de nombreux psychiatres et psychologues, avait pris de nombreux médicaments, et même si cela l'avait aidé ce n'était que provisoire. Après l'arrivée de Kaëlyane son état s'était nettement amélioré, à tel point que Paul avait pensé qu'elle s'en était sortie pour de bon. Seulement sa femme combattait ses démons intérieurs depuis bien trop longtemps pour espérer un changement radical, et pas même l'arrivée d'un enfant ne pouvait changer ça. Elizabeth Jenkins était instable psychologiquement, il n'y avait rien de plus à dire. Ce fut une véritable épreuve pour Kaëlyane qui n'était encore à l'époque qu'une petite fille. Seulement elle n'avait d'autre choix que de continuer à avancer comme son père le faisait. Il fallait qu'elle reste forte pour lui et pour sa mère aussi, car au fond de son cœur elle n'espérait qu'une chose : que sa maman revienne à la maison.

Kaëlyane trouva alors son exutoire. Ce monde de papier et d'encre qui lui allait si bien. Les livres. Elle vouait une véritable passion pour les bouquins. Dans ces histoires elle avait l'impression de pouvoir être n'importe qui, de rêver d'une vie meilleure où le bien l'emporterait quoi qu'il arrive et où règnerait amour et bonheur. Kael a toujours été une grande rêveuse, elle débordait d'imagination, sa mère lui répétait d'ailleurs sans cesse qu'elle avait l'âme d'une artiste. À chaque fois que l'on voyait la jeune fille celle-ci était plongée dans un roman. Elle dévorait littéralement ses bouquins et il lui était parfois très difficile de revenir à la réalité. Mais au moins cela l'aidait à tenir. Elle pouvait s'échapper de cette réalité cruelle. Seulement les livres ne sont pas la vraie vie, et en s'enfermant dans ce monde Kaëlyane rompait ainsi tout contact avec les autres. De nature réservée et timide elle n'osait pas aborder les gens, de toute manière elle trouvait la plupart des jeunes de sa ville stupides et sans intérêt. La solitude lui allait bien, du moins c'était ce qu'elle se disait. Puis elle n'était pas vraiment seule, elle avait Emma. Sa meilleure amie. La seule personne avait qui elle avait osé s'ouvrir.

« Hey Kael tu viens jouer ? » La jeune Jenkins leva les yeux de son livre et vit Emma de l'autre coté de la route qui lui faisait un grand sourire. Si la jeune fille aimait ses livres par dessus tout, elle aimait davantage sa meilleure amie. Elle jeta un regard à sa mère qui était sur la terrasse et la vit lui faire signe d'aller en face. Un sourire s'afficha sur son visage et d'un pas rapide elle rejoignit son amie. Emma Tucker était la fille des voisins d'en face, elle et Kaëlyane avaient le même âge et allaient à la même école. Emma était tout le contraire de la jeune Jenkins : pleine de vie, très ouverte et surtout bavarde. Personne n'aurait pu prédire qu'elles deviendraient amies un jour tellement elles semblaient différentes. Et pourtant depuis toutes petites les deux jeunes filles étaient inséparables. Elles se complétaient à la perfection. Les parents d'Emma aimaient beaucoup Kaëlyane et savaient les problèmes familiaux qu'elle traversait, ainsi ils l'invitaient souvent chez eux afin qu'elle échappe un peu à tout cela. La jeune Jenkins passait énormément de temps chez ses voisins, si bien qu'elle s'en voulait d'abandonner à ce point ses parents. Tout le monde dans la ville connaissait les problèmes mentaux de sa mère et les commérages allaient bon train ce qui n'était pas facile à vivre pour une jeune fille comme elle. Mais jamais, oh grand jamais elle n'a entendu les Tucker dirent du mal de sa famille. C'étaient des gens au grand cœur et d'une gentillesse incroyable. Parfois Kaëlyane enviait Emma d'avoir des parents si aimants et si attentionnés. Seulement on ne choisit pas sa famille, c'était quelque chose qu'elle ne savait que trop bien. Cela ne l'empêchait pas d'aimer ses parents de tout son cœur. Et puis heureusement elle pouvait compter sur sa meilleure amie. Avec Emma elle pouvait être elle-même, elle n'avait pas peur de dévoiler qui elle était vraiment, elle pouvait lui parler de tout la jeune fille ne la jugeait jamais. C'était peut-être sa seule amie, mais leur amitié était belle, sincère et unique. Une histoire comme elle en lisait si souvent dans ses romans. Kaëlyane pensait alors qu'il ne lui manquait rien, mais elle comprit vite qu'elle avait eu tord lorsqu'Il entra dans sa vie...

Chapitre deux : la rencontre

Jorhàn Cveko. Elle ne connaissait du jeune homme que ce que les autres disaient de lui. Mais comme tout le monde elle connaissait son histoire : il n'avait pas de famille et vivait dans un foyer. Dans les petites villes tout se savait, et un secret n'en restait jamais longtemps un. Kaëlyane ne prêtait pas réellement attention aux rumeurs qui pouvaient circuler au sujet de Jorhàn, elle savait que la plupart d'entre elles n'étaient pas fondées. Les gens aimaient parler pour ne rien dire seulement ce n'était pas du tout son genre. Néanmoins, comme beaucoup d'autres, elle n'était pas insensible au charme du jeune homme. Il y avait quelque chose chez lui qui l'attirait indéniablement. Rose n'a pourtant jamais été obsédé par les garçons contrairement aux autres filles de la ville y compris Emma. Seul Jorhàn avait réussi à attirer son attention. Ce n'était pas réellement étonnant, la majorité des filles craquaient sur lui, ainsi elle ne pensait avoir aucune chance. Il y avait beaucoup de filles bien plus intéressantes et jolies qu'elle, elle ne se voilait pas la face. Et puis il n'était pas fait pour elle ! Certes elle n'aimait pas se faire une opinion des gens sans les connaitre mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était un homme à femme. Tout ce qu'elle détestait en somme ! Jorhàn était et serait toujours inaccessible pour une fille comme elle, point à la ligne. « Encore dans tes bouquins K ? » Elle sourit en entendant sa meilleure amie. Si cette dernière savait qu'au lieu de lire son roman elle pensait à Jorhàn Cveko elle n'hésiterai pas à la charrier, de ça elle en était certaine. Tout en fermant son livre elle leva les yeux vers Emma. « Toujours. On ne change pas les bonnes habitudes. » Sa meilleure amie se mit à rire légèrement, c'était une chose que Kaëlyane aimait particulièrement chez elle, Emma était toujours de bonne humeur. « Tu viens avec nous au gymnase ? Il y a un combat. » Hésitante, Kaëlyane allait réfuter la proposition de son amie lorsque celle-ci s'empressa d'ajouter : « Il y aura Jorhàn ! » le sourire taquin qu'affichait sa meilleure amie montrait qu'elle n'était pas dupe, elle avait bien remarqué l'attirance de Kaëlyane pour le beau brun. La jeune Jenkins joua l'indifférente. « Et alors ? » Beverky Jackson était avec Emma et elle ne voulait pas que celle-ci soupçonne quoi que ce soit. Beverly n'était pas méchante mais c'était une commère de première. Elle se demandait parfois pourquoi Emma restait avec ce genre de filles, et la seule raison qu'elle trouvait pour justifier cela était qu'elles étaient cheerleaders tout comme la jeune Tucker. « Allez Rose viens ! S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! » Emma lui fit ce regard de chien battu auquel elle ne résistait jamais. « Bon d'accord mais c'est bien pour te faire plaisir. » Sa meilleure amie lâcha un petit cri de joie qui eut pour effet de la faire rire. Cette fille était incroyable ! Malgré tout elle regretta aussitôt d'avoir accepté. Elle n'était pas fervente de ce genre de sport, elle n'aimait pas la violence dans sa globalité et ne comprenait pas pourquoi les autres étaient si excités à l'idée de voir deux personnes se battre. Mais il n'y avait pas beaucoup de choix de sports dans leur petite bourgade, c'était déjà un miracle qu'ils aient un gymnase ! Enfin gymnase... Cela ressemblait plus à une salle aménagée qu'autre chose mais ils s'en contentaient. Les sports de combat étaient privilégiés ici, probablement car le nombre de garçons était plus élevé que celui des filles et qu'il fallait à tout prix qu'ils montrent de quoi ils étaient capables. Les hommes et leur fierté ! Kaëlyane se sentait un peu à part puisqu'elle elle n'aimait pas ça mais elle s'était forcée à venir pour sa meilleure amie, et elle devait bien avouer que l'argument Jorhàn était de taille. Ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à un de ses combats. Elle y était allée une fois par hasard et aussi étonnant que cela puisse être elle avait apprécié. Quand Jorhàn combattait il le faisait avec une telle détermination, une telle grâce même qu'elle en était éblouie ! Plus qu'une lutte physique c'était une lutte mental que le jeune homme semblait tenir et à chaque fois elle se demandait à quoi il pouvait penser durant ses combats.

Ce soir encore il avait été époustouflant. Sa seule présence l'avait hypnotisé. Elle n'avait pu détacher son regard tant elle était fascinée par les mouvements du jeune homme. Bon sang ! Pourquoi était-elle si obsédée par lui ? Après tout qu'est-ce qu'il avait de plus que les autres ? pensa-t-elle. Question stupide... Elle savait très bien pourquoi c'était lui et pas un autre ! Il était plus intelligent, plus mûr, plus... Jorhàn tout simplement. Ça ne s'expliquait pas. Contrairement aux autres il semblait avoir de la profondeur et ça faisait toute la différence - en plus du fait qu'il était d'une beauté à couper le souffle. Il semblait garder en lui une souffrance sans nom et elle ne pouvait s'empêcher d'être touchée. Mais elle ne se faisait pas d'illusions. Jorhàn ne serait jamais sien. C'était impossible. Du moins selon elle... Tandis qu'Emma discutait avec David Johnson (son coup de cœur du moment), Kaëlyane, elle, patientait près de l'entrée. Appuyée contre le mur elle espérait que sa copine ne serait pas trop longue. Elle avait préféré rester à l'écart, elle faisait toujours ça ne se sentant pas à sa place parmi les autres. Elle avait bien tenté à plusieurs reprises de s'intégrer au groupe mais elle s'était sentie étrangère, différente, comme si elle venait d'une autre planète. Après ça elle n'avait plus réitérer l'expérience. C'est alors qu'elle vit Kevin Jones s'approcher. Oh non qu'est-ce qu'il voulait encore celui là ? Il posa une main près de la tête de la jeune fille et elle trouva alors qu'il était bien trop proche d'elle. « Salut poupée. » Ridicule ! Elle leva les yeux au ciel d'exaspération. « Je ne suis PAS ta poupée Kevin, t'as pas compris encore ? Toi et moi ça n'arrivera jamais ! » Le jeune homme n'en était pas à sa première tentative, pourtant Kaël avait été bien claire : elle n'était pas et ne serait jamais intéressée par lui. Mais l'information semblait avoir du mal à parvenir au cerveau du jeune homme. « Arrête Kaëlyane on sait tous que tu finiras par craquer. Tu devrais être flattée que je m'intéresse à toi ! » Quoi ? Il n'avait pas osé dire ça ? Elle n'eut le temps de répliquer que le jeune homme lui caressa la joue en rajoutant : « Tu n'es peut-être pas la plus jolie fille de la ville mais tu me plais beaucoup. C'est toi que je veux. » D'un geste vif elle repoussa la main qu'il avait posé sur sa joue tout en lui lançant un regard noir. Elle sentit alors un bras se poser sur ses épaules, ce qui la fît sursauter légèrement. Son rythme cardiaque s'intensifia. Elle n'avait pas besoin de lever les yeux elle savait parfaitement qui venait de faire cela, elle avait reconnu son odeur. Jorhàn... « Elle est avec moi. » Hein ? Alors là Kaëlyane ne comprenait vraiment plus rien. De toute manière elle ne parvenait plus à penser depuis que Jorhàn était près d'elle. Tout son corps s'était embrasé et elle peinait à garder son calme tellement elle était surprise et excitée. « Tient tient Jorhàn, quelle bonne surprise ! Ça ne te suffit pas d'avoir toutes les filles à tes pieds ? Tu pourrais en laisser aux autres quand même. » Elle sentit le jeune homme se tendre et osa jeter un regard vers lui. Les yeux verts de Jorhàn s'étaient assombris, jamais auparavant elle ne l'avait vu dans cet état. Il semblait tenter de se contrôler, de se maîtriser pour ne pas foutre une bonne raclée à cet imbécile. Kevin Jones était le garçon le plus idiot qu'elle n'avait jamais connu. Il se croyait irrésistible et au dessus des autres. « Barre toi de là Kevin. Et tu as intérêt à plus t'approcher d'elle encore une fois. Tu sais de quoi je suis capable. » Cela suffit à faire partir le jeune Jones. Elle ne savait pas très bien ce que voulait dire Jorhàn par "tu sais de quoi je suis capable" mais ne s'en soucia pas davantage. De toute façon elle savait que Kevin ne lui aurait jamais tenu tête longtemps. Jorhàn était assez craint pour une raison qui lui échappait totalement.

À sa grande surprise même après le départ de Kevin, Jorhàn n'avait pas retiré son bras, il s'était contenté de lui sourire avec une douceur qui la fît fondre. Elle lui adressa un timide merci et tenta en vain de ne pas rougir. Il l'intimidait beaucoup, beaucoup trop même ! « De rien jolie fille c'était un plaisir. Je te raccompagne chez toi ? » Blake Cveko venait-il de lui proposer de l'accompagner jusqu'à chez elle. Elle avait mal du comprendre, c'était certain ! Elle avait terriblement chaud, elle devait probablement avoir de la fièvre et cela lui faisait perdre les pédales. Oui c'était la seule solution possible. Elle jeta un regard à sa meilleure amie qui était toujours en grande discutions avec David. « À vrai dire je devais rentrer avec Emma... » Le jeune homme regarda lui aussi son amie avant d'ajouter : « Si tu veux mon avis elle ne remarquera même pas ton absence, sans vouloir être méchant. » Elle ne se vexa pas le moins du monde face à cette remarque car il avait totalement raison. Emma était en train d'attaquer, elle faisait son grand numéro de charme et vu comment elle était partie elle risquait de rentrer avec David à son bras. Ne voulant pas attendre davantage et prendre le risque de rentrer seule la jeune femme accepta. En réalité, elle n'avait pas voulu que le contact qu'il y avait entre eux disparaisse. Elle voulait garder Jorhàn auprès d'elle encore quelques minutes.

Le trajet se déroula dans un silence reposant. Aucun d'eux n'avaient osé parler de peur de briser la magie du moment. Il n'y avait pas besoin de mots, leurs regard parlaient pour eux. À plusieurs reprises elle avait failli lui indiquer le chemin mais s'était vite rendue compte que le jeune homme connaissait parfaitement le trajet pour aller jusqu'à chez elle. Encore une surprise ! Arrivés devant chez elle il avait fallut quelques minutes à Jorhàn pour retirer son bras. Aucun des deux ne voulaient que ce moment se termine. Mais comme tous les bons moments ont une fin il s'était éloigné d'elle, lui adressant un sourire tendre. Jamais un homme ne l'avait regardé de cette façon et cela l'avait particulièrement troublée. Puis il s'en était allé, laissant Kaëlyane dans une profonde mélancolie. Jorhàn lui manquait déjà...

Chapitre trois : l'histoire d'amour

Elle en avait rêvé toute la nuit. Elle revoyait encore le jeune Cveko poser son bras sur ses épaules, la défendre face à ce crétin de Kevin, elle arrivait même à se souvenir de son parfum. Elle avait tenté de ne pas penser à lui en rentrant chez elle mais c'était peine perdue. Jorhàn faisait parti de chacune de ses pensées. Mais il fallait qu'elle se rende à l'évidence, ce qu'il s'était passé la veille n'arriverait plus jamais. Erreur ! À vrai dire la jeune Kaëlyane était loin de se douter de l'attirance que pouvait éprouver Jorhàn à son égard. Pourtant, alors qu'elle était assise sur son banc habituel, plongée dans une de ces histoires d'amour qu'elle adorait tant, elle sentit une présence à ses côtés. Étonnant. Personne ne s'asseyait jamais là. Elle se hasarda à lever les yeux et sa surprise fut de taille. Jorhàn ! Que faisait-il là ? Elle se replongea l'air de rien dans son roman pensant tout simplement qu'il attendait quelqu'un. Mais le temps passait et il était toujours là. Elle l'avait même surpris en train de lui jeter des petits regards. Si il savait l'effet qu'il lui faisait ! Impossible pour elle de se concentrer avec le beau brun à ses côtés. Désespérée face à son incapacité à lire la jeune femme se leva avec l'intention de rentrer chez elle. Quel fut son étonnement lorsque Jorhàn se leva à son tour, posa comme la veille son bras sur ses épaules et la raccompagna jusqu'à chez elle, une nouvelle fois. Kaëlyane était aux anges. Le garçon qui hantait ses rêves depuis des mois -voire des années- lui accordait un peu attention. Tous les jours il faisait la même chose : venait s'asseoir à côté d'elle silencieux et la ramenait dès qu'elle avait terminé. Ils ne parlaient que très peu. La présence de l'autre suffisait. Parfois l'un d'eux posait une question à l'autre, comme ça sans raison. Cela pouvait autant être « De quoi il parle ton livre ? » que « Pourquoi on t'appelle Jorhàn ? Ton vrai prénom c'est Lukca non ? C'est comme ça qu'on devrait t'appeler ! ». Alors elle lui répondait que son livre parlait d'une femme qui perdait l'amour de sa vie dans un accident avion mais que quatre ans plus tard il réapparaît sans se souvenir de qui il est. Elle lui disait ensuite qu'elle adorait ce genre d'histoire d'amour, complexe mais puissante et il la regardait attentif et attendri. Puis il lui expliquait qu'on l'appelait Jorhàn depuis qu'il avait commencé les tournois, il lui fallait un nom pour combattre et il trouvait que Jorhàn ça ressemblait à black et qu'il aimait bien cette image. Elle l'écoutait et trouvait son raisonnement plutôt logique, elle ne pût s'empêcher de lui dire que même si elle aimait beaucoup Jorhàn elle trouvait que Lukca était aussi un très joli prénom et qu'il lui allait bien. Si ces petites questions pouvaient paraître anodines cela leur permettait de mieux apprendre à se connaître et d'entraîner par la suite des conversations un peu plus longues.

Leur relation s'est construite naturellement. Tout semblait si simple entre eux comme si ils étaient destinés à se côtoyer. Kaëlyane avait eu du mal à réaliser au départ que l'objet de tous ses fantasmes passait ses journée en sa compagnie et tentait de mieux la connaitre. Jorhàn n'était pas du tout comme on le décrivait. C'était un jeune homme intelligent, drôle, compréhensif et incroyablement gentil (du moins avec elle). « Alors avec le beau Jorhàn ça avance ? » Elle pouvait compter sur sa meilleure amie pour jouer la curieuse de service. Emma avait toujours été comme ça ce qui amusait beaucoup Kaëlyane. Sa meilleure amie avait été particulièrement enthousiaste face à sa nouvelle amitié avec Jorhàn même si elle ne cessait de la bassiner pour savoir si il y avait plus. « Nous sommes amis, rien de plus. » Et c'est bien dommage pensa-t-elle. Mais elle n'avait pas à se plaindre, c'était déjà extraordinaire d'être si proche de lui. « Oh arrête un peu ! Vu comment il te dévore du regard ça ne devrait plus tarder moi je te le dis. » Kaëlyane leva les yeux au ciel face au propos de sa meilleure amie, même si dans le fond c'était ce qu'elle espérait. Emma le savait et c'était pourquoi elle la tannait autant à ce sujet. Mais la jeune Jenkins ne voulait pas fonder d'espoirs sur une éventuelle relation entre elle et Jorhàn car c'était prendre le risque de souffrir et ça il en était hors de question ! Pourtant quelques jours plus tard ce dont elle rêvait tant arriva. Elle avait senti à la façon d'agir du jeune homme que quelque chose allait être différent. Cette fois là il n'avait pas posé son bras sur ses épaules, il lui avait pris la main comme le font tous les couples et ce geste aussi simple soit-il avait rempli Kaëlyane d'un bonheur sans nom. Lorsqu'il avait posé ses lèvres sur les siennes elle avait eu l'impression que la Terre s'était dérobée sous ses pieds, son esprit était déjà ailleurs et son cœur lui battait à un rythme effréné. Jamais de sa vie il n'avait battu aussi vite ! C'était fou tout ce qu'il provoquait en elle. Elle n'aurait pas cru cela possible et pourtant c'était bel et bien réel.

Malgré les forts sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre sa relation avec Jorhàn ne fut pas aussi simple qu'elle l'aurait pensé. Depuis toujours Kaëlyane souffrait d'un énorme manque de confiance en elle, probablement dû à l'absence de preuves d'amour de la part de son père. La jeune femme avait besoin d'être rassurée, elle avait besoin de mots et d'attentions. Et si le jeune homme était fou amoureux d'elle il n'avait jamais vraiment su lui exprimer. Bien sûr il y avait certains gestes qui ne trompaient pas et qui lui prouvaient qu'il tenait à elle, seulement ses sentiments étaient-ils aussi forts que les siens ? Car ce qu'elle ressentait pour le jeune était intense et unique. Elle l'aimait de tout son être. Elle en était folle, si bien qu'elle souffrait de son manque de communication. Pourquoi était-il incapable de s'ouvrir à elle alors qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert ? Parfois elle aurait voulu savoir ce qu'il y avait dans sa tête, savoir ce qu'il pouvait ressentir ou penser. Mais c'était impossible... Alors elle se contentait de son silence et de ses gestes.

Seulement voilà, elle doutait constamment d'elle et par la suite se mit à douter des sentiments du jeune homme. Était-elle à la hauteur pour lui ? N'avait-il pas envie de voir ailleurs ? Car oui ils n'avaient pas encore franchi le cap ensemble. Il fallait du temps à la jeune femme, à vrai dire elle avait surtout peur de le décevoir, peur qu'il la quitte face à cause de son manque d'expérience. Elle se faisait du mal toute seule et aussi naturellement qu'étaient arrivés ses sentiments, la jalousie arriva elle aussi. La faisant tomber dans un cercle vicieux sans nom. Heureusement Jorhàn parvenait toujours à calmer ses colères et à la rassurer. S’il n'avait pas les mots, il avait les gestes. Et cela fonctionnait. Enfin plus ou moins... Kaëlyane avait toujours énormément douté d'elle. Depuis toute petite elle traînait avec elle un énorme manque de confiance en soi, probablement dû à l'absence de preuves d'amour de la part de son père. Elle se posait mille et une questions concernant sa relation avec Jorhàn. Encore aujourd'hui elle se demandait ce qu'il lui avait trouvé. La jeune femme avait toujours pensé qu'elle ne le méritait pas. Et à force de douter d'elle même elle a fini par douter des sentiments du jeune homme. Comment être certaine qu'il l'aimait alors qu'il n'était même pas capable de le lui dire ? Et puis ils n'étaient toujours pas passé à l'acte et cela avait le don de l'angoisser. Combien de temps serait-il prêt à attendre ? Peut-être qu'il allait déjà voir ailleurs ? Son inexpérience à ce niveau la terrorisait ! Elle avait peur de perdre Jorhàn à cause de son incapacité à assouvir ses besoins; car il en avait elle en était certaine et même si il avait été patient jusque là il ne le serait pas éternellement, elle ne le savait que trop bien. Allongée près de lui elle ne cessait de réfléchir à tout ça. Elle était effrayée à l'idée que Jorhàn puisse envie d'aller voir ailleurs. Cela la tourmentait au point de l'empêchait de dormir. Elle qui avait pourtant toujours eu le sommeil facile n'arrivait pas à fermer l'oeil. Son cerveau était bien trop actif et ses pensées bien trop présentes pour qu'elle puisse espérer se reposer. C'était fou ! Kaëlyane n'était pas du genre à se prendre la tête pour oui ou pour non, sauf depuis Jorhàn évidemment. Le jeune homme avait mis une sacré pagaille dans sa vie elle devait bien l'admettre. Mais elle en était folle ! C'était à cause de lui qu'elle pensait trop, il l'avait rendu accroc et maintenant elle ne voulait plus le perdre, et doutant constamment d'elle elle se remettait sans cesse en question. Un beau cercle vicieux en somme. « Y a que toi Kaël, y aura toujours que toi. » Surprise elle sursauta légèrement. Il ne dormait pas ? Il fallait croire que non, pourtant malgré la pénombre elle pouvait distinguer les yeux clos du jeune homme. Comment avait-il fait ça ? Si elle ne parvenait pas à savoir ce qu'il se passait dans sa tête lui arrivait très bien à déchiffrer ses pensées. Sans même un mot de la part de la jeune femme il avait réussi à calmer ses angoisses. « Tu ne dors pas ? » demanda-t-elle simplement comme pour être certaine qu'elle n'avait pas rêvé. Un sourire se dessina sur le visage du beau brun qui garda malgré tout les yeux fermés. « Je t'entends penser d'ici. Tu réfléchis trop bébé, beaucoup trop. » Il la connaissait trop bien, elle était parfois elle-même surprise de voir à quel point il lisait en elle. Ces quelques paroles suffirent à rassurer la jeune femme. Elle n'avait pas besoin de grandes déclarations juste de quelques mots rassurants et Jorhàn avait choisi les bons. D'un geste naturel elle vint coller son corps au sien, cala sa tête au creux de son épaule tandis qu'il lui encerclait la taille pour la ramener un peu plus contre lui. Et dans le silence de la nuit ils s'endormirent doucement.

Malgré les efforts de Jorhàn pour la rassurer et mieux s'exprimer, sa jalousie ne disparaissait pas. Elle tentait pourtant de la maîtrisait, mais celle-ci lui revenait toujours en pleine face sans qu'elle ne contrôle rien. La colère l'envahissait à l'instant où elle voyait Jorhàn avec une autre, c'était plus fort qu'elle. Qu'est-ce qui clochait chez elle ? Le jeune homme faisait pourtant de son mieux pour qu'elle ne doute plus, seulement elle n'y parvenait pas et elle-même serait incapable de dire pourquoi. Et quelques jours plus tard une crise éclata. C'était un jour de tournoi. Kaëlyane avait accompagné Jorhàn comme elle le faisait à chaque fois. Elle était son soutient, sa motivation. Il avait été grandiose comme toujours ! Il l'avait subjuguée. Elle était parfois effrayée de voir à quel point Jorhàn pouvait l'obséder. Il ne se rendait probablement pas compte de l'emprise qu'il pouvait avoir sur la jeune femme. C'était l'intensité de ses sentiments pour lui qui la rendait folle de jalousie, elle en était quasi certaine. Sa peur de le perdre la rendait complètement dingue. Elle avait parfois l'impression de devenir complètement parano. Mais elle n'y pensa pas davantage lorsqu'au loin elle vit l'amour de sa vie en grande discussion avec une jolie blonde. Le match était terminé depuis quelques minutes et tandis qu'elle l'attendait sagement, monsieur préférait roucouler avec la première venue. Furieuse elle sortit précipitamment du gymnase. Son pas était rapide. Elle entendit Jorhàn la suivre en scandant son nom, elle accéléra alors la cadence ne voulant pas se retrouver face à lui. Elle était bien trop énervée et blessée pour ça. Elle sentit alors une main chaude se poser sur son bras. Jorhàn la stoppa et la retourna face à lui. L'incompréhension se lisait sur la visage fatigué de Lukca. « Arrête. » dit-il lassé. Si d'habitude le jeune homme faisait preuve de patience avec elle cette fois il semblait réellement épuisé. Brusquement elle se retira de son emprise et lui lança un regard noir. « Arrêter quoi Jorhàn hein ? Désolée de ne pas avoir envie de te voir flirter avec une pimbêche. » Il semblait surpris des propos de sa petite amie ce qui eut le don de l'énerver un peu plus. « Bordel Kaël tu doutes encore de moi ? Si tu veux tout savoir cette pimbêche comme tu le dis si bien c'est la sœur d'un ami et elle est lesbienne. Je vois que tu me fais toujours pas confiance... » Il soupira légèrement mais la tristesse et la déception qu'elle lisait sur son visage lui brisa le cœur. Avec sa foutue jalousie elle venait de blesser l'homme qu'elle aime et elle s'en voulait. « Je suis désolée... J'essaye de faire des efforts mais tous les je me dis "pourquoi moi ?". Tu mérites tellement mieux. » Elle baissa les yeux honteuse de l'aveu qu'elle venait de faire. C'était pourtant ce qu'elle ressentait mais elle se trouvait stupide de se remettre tant en question. « Tu veux savoir la vérité ? Tu veux que je te parle ? » grogna t'il légèrement irrité, elle sentait qu'il perdait patience. « C’est vrai que j’ai mis du temps à venir te voir, et je trouve compréhensible qu’aujourd’hui encore tu te poses des questions sur le fait du pourquoi je suis venue qu’après tant d’année te parler. La vérité c’est que j’étais affreusement terrorisé de venir te voir comme ça. Chacun de nous représente la différence de l’autre. Tu fais partie d’une bonne famille. Tu as toujours été la jeune femme modèle. L’élève parfaite même je présume. Je suis le stéréotype de ton opposé. Je suis le jeune homme orphelin qui a vécu dans un foyer, qu’on voit finir en taule plutôt qu’en dehors. Alors oui c’est vrai que j’ai mis du temps, très longtemps à venir. C’est vrai que je craignais de débarquer comme ça pour te parler. Puis franchement qu’est-ce que j’aurai bien pu te dire. Hey ma belle moi c’est Jorhàn mais je crois que tu le sais déjà, ok j’suis la parfait gars des quartiers, toi t’es la parfaite bourgeoise ça te dis un petit cinq à sept ? Non mais franchement Kaëlyane réfléchis un peu, tu penses vraiment que j’aurai continué à t’intéresser avec ce genre d’approche. Et bien même, jamais je n’aurai pensé une seconde qu’un type comme moi puisse plaire à une fille comme toi. T’es tellement différentes des autres. » Elle l'observa surprise de cet aveu. Jamais il ne lui avait dit toutes ces choses qui pourtant comptaient tellement pour elle. Doucement il se calma et continua : « Regardes-toi Kaël. Regardes bien comme tu es. Regarde toutes ses choses qui te différencient des autres. Ta façon de voir le monde. De rougir quand on te dit un compliment, à croire que tu n’en mérites pas. Ou encore ta manière de te mordre la lèvre quand tu es nerveuse. Jamais encore une femme ne m’a donné envie d’elle à ce point-là.» Son cœur s’accélérait à chaque parole qu'il prononçait. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu'elle comprit à quel point il pouvait l'aimer lui aussi. « Et même pas une fois je ne me suis vu aussi beau dans les yeux d’une personne. Pas une fois on ne m’a regardé avec autant d’amour. Alors pourquoi préférerais-je quelqu’un d’autre que toi ? Dans ton regard j’ai l’impression d’être si parfait » Il semblait tout aussi bouleversé qu'elle. Tendrement il passa une mèche de cheveux derrière l'oreille de Kaëlyane. « Pour rien au monde je ne voudrais voir ça ailleurs. (soupirant légèrement) Comprends simplement ça au moins. Que tu doutes je veux bien l’admettre. Si il le faut chaque jour je te rassurerais, mais accepte le fait que les autres, je m’en fou. » Doucement il posa une main sur la joue chaude de la jeune femme et la caresse lentement. « Je te demande juste ça. » Les larmes dévalaient son visage d'ange. Elle était toute retournée par la déclaration de Jorhàn. Jamais auparavant il ne s'était autant ouvert à elle. Ses mots restaient ancrés dans sa tête. Jamais elle ne les oublieraient elle en était certaine. « Depuis que je te connais tu n'as jamais été aussi bavard. » Ce fut la seule chose qu'elle trouva à dire sur le coup mais cela eut le don de faire rire le jeune homme. Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha son visage de celui du beau brun et scella ses lèvres aux siennes dans un baiser tendre rempli d'amour. Elle se détacha quelques secondes plus tard et colla sa tête contre son torse. « Je t'aime Lukca. » Quelque chose en elle avait changé, elle le sentait. La déclaration de Jorhàn lui avait fait avoir un déclic. Elle savait que désormais elle était prête. Et c'est tout naturellement que quelques jours plus tard ils franchirent le cap et passèrent à l'acte.

Le temps commençait à se manifester. Des grondements se faisaient entendre et on pouvait apercevoir des éclairs jaillir de nulle part dans le ciel rapidement passé du blanc au gris. La pluie d’abord fine, et douce devint torrentiel. Jorhàn et Kaëlyane qui étaient dehors se mirent à courir vers l'appartement du jeune homme. Galant Blake laissa passer la jeune femme avant de la rejoindre à l’intérieur, tout en rigolant. Alors que son premier geste fut de retirer son haut complètement trempé il remarqua le pincement des lèvres de Kaëlyane qui semblait le dévorer du regard. Se rendant aussitôt compte de son geste la jeune femme rougit et souffla presque timidement « Tu es tellement beau » Il laissa planer un maigre silence avant de répondre « Tu n’es pas mal dans ton genre aussi » et il rigola, tout en se penchant à sa cheminée pour produire un feu. Longuement elle le détailla penché à créer une chaleur. Elle débuta en regardant son dos et osa descendre à la forme de ses fesses, endroit où elle s’attarda du regard. « Lukca… » Murmura t’elle ne quittant plus sa silhouette de l’œil. A l’appellation, lentement il se redressa pour la fixer, parce qu’il savait que ce simple prénom signifiait quelque chose. Elle seule pouvait le prononcer, et toujours d’une manière qui le faisait craquer. Qu’il soit en colère ou au contraire entièrement joyeux il sentait délicieusement son cœur rater un battement et une chaleur tendre le prendre. Alors avec un doux sourire aux lèvres il se mit à son tour à la détailler. Bien même s’il la voyait s’avancer vers lui, il ne fit aucun pas jusqu’à soupirer de plaisir quand il sentit la bouche de celle-ci à son cou. Sa respiration se mit soudainement à ralentir, tandis que sa main s’accrochait aux cheveux de la jeune femme. D’une pression des doigts il tira dessus la forçant à se stopper et le regarder. Et malgré ce mouvement peut être sec, elle savait qu’il n’y avait que de l’amour là-dedans, alors elle ne s’en plaint pas et accepta même ses lèvres aux siennes lui offrant sa langue pour qu’il se batte avec. Comme si tout était normal il lâcha ses cheveux et laissa traîner ses mains sous le chemisier de la jeune femme, alors que craintive et légèrement tremblante elle déposait les siennes sur son torse, le caressant du bout des doigts, comme si elle pouvait le blesser. Attitude qui fit sourire le jeune homme et le força à la plaquer brusquement contre lui, rendant plus dur le geste innocent de Kaël. « Je ne suis pas en sucre bébé » souffla-t-il tendrement à son oreille croquant son lobe au passage. Chose faite il prit une unique seconde pour décider que le canapé était amplement confortable pour s’y allonger dessus, sachant son envie bien trop présente pour avoir le courage de monter jusqu’à sa chambre. Très lentement, ne cessant de l’embrasser il la faisait reculer jusqu’à celui ci. Dans un coup de bassin elle sentit tout son poids tomber sur le cuir, et comme si elle y était habituée elle resta accrochée à lui le forçant à monter sur elle. Au fur et mesure ses caresses se firent moins chastes, moins calculées, c’est comme cela que tandis qu’il lui retirait son chemisier et s’afférait à s’occuper de son jean qu’elle retirait déjà le sien. À présent tous les deux en sous-vêtements, il se permit de s’asseoir sur ses jambes pour admirer plus longuement le corps de celle qu’il aimait. Voyant qu’elle ne faisait rien pour le cacher un minimum pour une fois, il se mit à glisser délicatement ses doigts le long de ses courbes et commença même à lui retirer son soutien-gorge, n’oubliant pas de lui voler des baisers pour ne pas qu’elle s’inquiète de ce qu’il faisait. Elle, troublée se laisser faire n’osant pas baisser son regard sur la bosse qui se formait dans le boxer du jeune homme. Elle préféra simplement caresser amoureusement son dos pendant qu’il finissait de la déshabiller. Son corps était brûlant, elle pouvait même sentir ses joues s’embraser mais cette fois pas de gêne, mais d’un plaisir qui la prenait de partout. Tant qu’elle en eu presque peur. Et, un peu étourdi, prise dans les baisers du jeune homme qui dévorait son cou elle retira enfin le boxer de Jorhàn. Qui lui, la laissait faire à son allure, ne la brusquait pas. Au contraire il calculait chacun de ses gestes, terrorisé à l’idée de mal faire et qu’elle se bloque. Malgré la force de chacun de ses gestes, peut être un minimum sec, chacun d’eux témoignaient de l’amour qu’il pouvait éprouver envers elle. Franc mais violent à la fois. Entièrement passionné et unique. « Tu es parfaite » susurra la voix chaude de son copain à son oreille, alors qu’il était passé entre ses cuisses. Durant de longues secondes il se mit à passer avec amour son pouce sur l’une des joues de la jeune femme. Et ne la quittant plus un seul instant du regard tendrement il entra en elle. Contrairement à ce qu’elle craignait elle ne se contracta pas et fut même agréablement surprise par la lenteur de sa pénétration pour ne pas qu’elle n’ait mal. Ce qui l’étonna lui aussi par la même occasion. Il savait que c’était sa première fois à elle, et malgré toutes les aventures qu’il avait pu avoir avec elle c’était différent. Avec elle ce n’était pas égoïste, ce n’était pas juste pour lui, mais pour elle, surtout pour elle. Bizarrement le plaisir intense qu’il éprouvait, correspondait à celui qu’il pouvait lire sur son visage. Pas une seule seconde elle ne décrocha son regard de Jorhàn, et ne perdit de contact entre sa paume et la peau du jeune homme. Chaque sentiment ressentit, chaque émotion étaient communes et se lisaient aussi bien sur ses traits à elle que sur ceux de son partenaire. Alors c’est tout naturellement qu’elle abandonna un cri de plaisir quand il se laissa aller en elle.

Petit à petit le jeune homme prenait une place essentielle dans sa vie. Jorhàn lui était vital, elle ne pouvait vivre sans lui. Elle n'était même plus capable de penser à sa vie quand il n'en faisait pas parti tellement cela lui paraissait fou. Il était sa moitié, l'homme de sa vie, elle en était certaine. Elle avait craint la réaction de ses parents face à son histoire avec le jeune Cveko, probablement à cause des rumeurs qui pouvaient courir à son sujet. Pourtant son petit ami s'entendait à merveille avec sa mère et son père ce qui avait eu le don de la surprendre énormément. Son père adorait Jorhàn, bien sur elle ne s'en plaignait pas bien sûr que non, mais égoïstement elle aurait voulu que son père soit un peu plus sceptique à leur relation. Elle aurait voulu qu'il joue les pères protecteurs, juste pour sentir qu'il l'aimait vraiment. Mais non. Il avait accepté Jorhàn dans la famille sans émettre la moindre réticence. Elle s'y était faite et était désormais bien heureuse que les choses se passent aussi bien. Jorhàn l'aidait énormément en particulier avec sa mère. Il savait que celle-ci était instable mentalement mais il n'avait jamais émis la moindre remarque là dessus et elle lui en était reconnaissante. Diplôme en poche, la jeune Jenkins devait faire un choix. Partir loin dans une bonne université ou aller dans la grande ville la plus proche quitte à être dans une école beaucoup moins réputée. Ne voulant trop s'éloigner de ses parents elle choisit la deuxième option au contraire de sa meilleure amie qui décida de faire ses études en Caroline du Sud. Pour la première fois de leur vie les deux jeunes femmes allaient être séparées. « Tu m'oublieras pas hein ? » demanda Emma les larmes aux yeux. Kaëlyane ne pût s'empêcher d'esquisser un sourire face à cette question. « Bien sûr que non ! c'est impossible tu le sais bien. Tu seras toujours ma meilleure amie. » Les deux jeunes femmes étaient très émus probablement plus qu'elles ne l'auraient imaginé. « Toi aussi tu sais. Tu vas me manquer mon petit cœur ça fera bizarre sans toi... On s'appelle tous les jours promis ? Enfin toutes les semaines plutôt sinon ça sera trop compliqué avec les cours etc. » Malgré la tristesse du moment Kaëlyane se mit à rire face à la tirade de son amie. « Promis ! De toute façon je ne survivrai pas une semaine sans te parler. Tu vas me manquer aussi ma Emma.. Tu penseras à moi là-bas ? » Emma lui fit une grand sourire malgré les larmes qui lui perlaient aux yeux. « Évidemment ! Allez viens par là. » Les deux amies se prirent dans les bras et restèrent ainsi pendant de longues minutes profitant des derniers instants qui leur restaient. Certes ce n'était pas un adieu, elles savaient qu'elles allaient se revoir mais ce serait bien moins régulier et cela leur faisait peur. Emma se détacha et jeta un coup d'oeil à Jorhàn resté en retrait. « Tu prendras soin d'elle hein, j'te la confie. » Un mince sourire se dessina sur son visage et il approuva d'un signe de tête. Kaëlyane vint se blottir contre lui car elle savait que sinon elle n'arriverait jamais à laisser partir Emma. La jeune Tucker fit un dernier au revoir à sa meilleure amie et monta dans le train. Kaëlyane pleura alors doucement dans les bras de Jorhàn. Lui resta silencieux et se contenta de lu caresser tendrement les cheveux. Il savait qu'aucun mot ne pourrait atténuer sa peine, il fallait qu'elle se fasse peu à peu au changement. C'était dur pour elle d'être séparée de celle qui avait toujours été à ses côtés, de plus l'université était une étape importante et il savait que Kaëlyane était effrayée à l'idée de grandir. Même s'il était là pour elle il ne pouvait combler le manque de sa meilleure amie et il ne comptait pas le faire. Malgré tout Kaëlyane était rassurée d'avoir Jorhàn auprès d'elle. Son amour était sa force au quotidien, il lui permettait d'avancer et d'affronter chaque jour les épreuves de la vie. C'est à San Antonio qu'elle fit ses études de littérature. Il ne fut pas difficile pour elle de trouver sa voie étant passionnée par l'écriture et les livres en tout genre. De plus même si l'université n'était pas très réputée la ville ne se trouvait qu'à une heure de chez ses parents ce qui lui permettait de leur rendre visite régulièrement. Jorhàn et Kaëlyane décidèrent d'habiter ensemble. Si cela pouvait être une étape importante pour certains couples, c'était pour eux presque anodin. Depuis qu'ils se connaissaient ils étaient toujours fourrés ensemble, il n'y avait jamais Kaëlyane sans Jorhàn ou Jorhàn sans Kaëlyane. Quand elle lui avait dit qu'elle partait pour San Antonio il lui avait tout naturellement dit qu'il venait avec elle. Cela semblait couler de source autant pour l'un que pour l'autre. De toute manière elle ne pouvait être séparée de lui plus d'une journée. Chaque fois qu'il n'était pas auprès d'elle il lui manquait terriblement, comme si une partie d'elle-même manquait à l'appel. Ils prirent petit à petit leur habitudes, lorsqu'elle était en cours lui était à la base en train de s'entraîner. Elle savait que Blake avait l'armée en tête depuis toujours et elle ne s'y était d'ailleurs jamais opposé. Elle comprenait son choix même si cela la terrorisait. Parfois elle voyait Jorhàn rentrer exténué et à cran et elle savait que sa journée avait été rude, alors elle ne disait rien et se contentait de lui donner l'affection dont il avait besoin. Ils se complétaient à la perfection. Et bien que malgré eux ils entraient dans une certaine routine, leur amour lui était unique et rare mais surtout éternel. Elle savait que de toute sa vie elle n'aimerait aucun autre homme que Jorhàn. Et comme toutes les bonnes histoires ont une fin, la leur en avait une aussi.

C'était un soir de Septembre, depuis quelques mois Kaëlyane travaillait comme serveuse dans un café après ses cours afin de pouvoir payer sa partie du loyer. Jorhàn était quelque peu réticent au départ car il n'aimait pas la savoir seule sur le trajet du retour. Il finissait souvent tard et ne pouvait pas le chercher, mais elle était une grande fille désormais et elle pouvait très bien de débrouiller toute seule. Même si elle trouvait cela touchant elle n'aimait pas quand Blake se comportait comme un père avec elle. Ce n'était pas son rôle. Seulement ce soir là elle aurait préféré qu'il soit là avec elle. Elle était presque arrivée à leur appartement, la rue était si déserte et si silencieuse qu'elle en eut froid dans le dos. Elle entendait le talon de ses chaussures claquer sur le sol. Soudain des bruits de pas se firent entendre derrière elle. Sa respiration s'intensifia tandis qu'elle accélérait le pas. Elle était terrifiée, car elle savait que cette fois son imagination ne lui jouait pas des tours, il y avait bel et bien quelqu'un derrière elle. Les pas se rapprochèrent et elle se sentit tirée dans une ruelle sombre. Instinctivement elle se mit à crier, mais une main chaude vont s'abattre sur sa bouche pour la faire taire. Tous ses membres tremblaient, les larmes lui montèrent aux yeux, jamais elle n'aurait pensé que cela pouvait lui arriver. Dans la pénombre elle ne put distinguer le visage de son agresseur. Au loin des voix se firent entendre. C'était son seul moyen de s'en sortir. Avec une force qu'elle ne pensait pas avoir elle repoussa cet homme et se remit à crier à l'aide. L'homme la poussa violemment contre le mur rageur du coup qu'elle venait de lui faire. « Ta gueule pétasse ! » siffla-t-il entre ses dents. Elle fut soulagée de voir que sa tentative n'était pas vaine lorsqu'elle entendit les voix se rapprocher. Elle n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que son agresseur fut propulsé au sol. Les coups s'enchaînèrent et il lui fallut quelques secondes pour reconnaître le visage de son sauveur. « Jorhàn... » souffla-t-elle doucement, surprise et soulagée. Elle regarda son agresseur qui était en piteuse état suite aux coups de Jorhàn qui continuait à le frapper. Lorsqu'elle comprit la situation elle réagit aussitôt. « Jorhàn ! Arrête tu vas le tuer ! » cria-t-elle mais il n'en fit rien. Il ne l'avait même probablement pas entendu tant la rage avait pris possession de son corps. « Lukca je t'en prie arrête. » pleura-t-elle doucement. Si il continuait elle n'imaginait pas les conséquences désastreuse de son acte. À l'appel de ce prénom elle le vit s'arrêter mais ne semblait pas calmé. Lorsqu'il se releva elle s'approcha vivement de lui, prit son visage entre ses mains afin qu'il la regarde mais Blake semblait ailleurs. Il fixait le corps inanimé de l'autre homme qui gisait sur le sol. Aussi étonnant que cela puisse paraître elle n'avait pas peur de Jorhàn. Il venait de tabasser un homme sous ses yeux mais cela ne changeait rien, il venait de la sauver c'était tout ce qu'elle retenait. « Lukca. Lukca regarde moi ! (il la regarde enfin) Je vais bien ok ? Je vais bien. Écoute vas à l'appart, je vais appeler l'ambulance et dire que je n'ai pas celui qui a fait ça ok ? Faut pas que tu sois mêlé à tout ça. » C'était de la folie elle le savait mais elle ne pouvait laisser l'amour de sa vie aller en prison. C'était inconcevable. Il fallait qu'elle le protège coûte que coûte. « Je t'aime Jorhàn. Et ce qu'il vient de se passer n'y change rien. » Elle le connaissait, elle savait ce qu'il allait penser, voila pourquoi elle l'avait rassuré. Elle ne voulait pas qu'il croit que désormais elle le voyait comme un monstre, car ce n'était pas le cas. Si elle savait que cette soirée allait changer sa vie, jamais elle n'aurait cru que ce serait à ce point...

Chapitre quatre : la chute

Sans même qu'elle ne le sache Jorhàn s'était rendu à la police. C'était un homme loyal et honnête, il ne pouvait pas vivre sa vie tranquillement en sachant qu'il était coupable. C'était pour lui hors de question. Alors il avait profité du fait que Kaëlyane soit en cours pour y aller. Il ne lui avait rien dit car elle s'y serait opposée il en était certain. Et le jour du procès arriva et la condamnation tomba. Toute la journée la jeune femme avait eu un mauvais pressentiment. Elle était bien loin de savoir ce qu'il se tramait dans son dos pourtant elle sentait que quelque chose n'allait pas. Bizarrement elle avait l'impression que quelque chose clochait avec Jorhàn, et ce sentiment ne la quitta pas de la journée au point qu'elle en eut la boule au ventre. Elle craignait de rentrer chez eux car elle était certaine qu'une mauvaise nouvelle allait tomber. Malgré son angoisse elle avait hâte de retrouver Jorhàn. Elle ne l'avait pas vu ce matin et il lui avait terriblement manqué. Depuis son agression elle avait ce besoin d'être en sécurité et il était le seul à lui apporter cela. Avec lui elle se sentait calme, sereine, elle n'avait plus peur. Mais depuis quelques jours elle le trouvait différent, pour une raison qui lui échappait totalement. En réalité elle se doutait de ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme. Il se voyait comme un monstre, il avait peur de lui faire du mal elle en était certaine. Il semblait prendre ses distances comme pour ne pas la blesser. Mais c'est cet éloignement qui la tuait ! Et il ne semblait même pas s'en rendre compte... Arrivée dans leur appartement son premier réflexe fut d'appeler Jorhàn. Il était parti tôt ce matin cela signifiait qu'il devait déjà être de retour, en tout cas elle l'espérait. Mais rien, pas un bruit. Son cœur se mit à battre plus vite. Ce pressentiment... il revenait. Elle n'était pas sûre de comprendre ce qu'il se passait mais elle était certaine d'une chose : quelque chose clochait. Machinalement elle se dirigea vers leur chambre. Les placards ouverts étaient vidés, il ne restait plus un seul véhément appartenant à Jorhàn. Doucement elle comprit... Elle vit une lettre sur le lit, tremblante elle prit le papier dans ses mains devenues froides. Chaque mot quelle lisait état un coup de poignard en plein cœur. Jamais elle n'aurait cru une telle douleur possible. Les larmes se mirent à couler abondamment sur son visage pâle lorsqu'elle comprit la situation. Son cœur se serra si fort qu'elle crut étouffer. Elle se mit à suffoquer pendant de longues minutes. Elle semblait manquer d'air. De toute sa vie elle n'avait jamais eu aussi mal. Il était parti. Comme ça, en laissant une simple lettre. Il ne lui disait même pas pourquoi. Il était parti tout simplement. Elle aurait voulu le détester juste pour souffrir un peu moins, mais elle ne le pouvait pas... Elle savait que ce jour arriverait. Jorhàn était militaire, plusieurs fois déjà il l'avait laissé pendant plusieurs mois pour des missions. Mais aujourd'hui c'était différent, elle le sentait. Cette fois ci il ne s'agissait pas de quelques mois. Il l'avait laissé peut-être pour toujours et au moment où elle avait le plus besoin de lui. Si ce n'était pas cruel et injuste. Elle lui en voulait, elle lui en voulait tellement. Il l'avait rendu accroc pour mieux l'abandonner ensuite. Comment était-elle censée vivre sans lui ? Comment avait-il où lui faire ça à elle ? Elle ne méritait pas une telle souffrance ! Mais personne ne pouvait rien face à ce qu'elle ressentait. Elle était détruite. Il venait de foutre sa vie en l'air ! Tout ça pour risquer sa vie sur un champs de bataille. C'était de la folie, pure et dure ! Elle venait de perdre son repère, son meilleur ami, son amant, l'homme de sa vie. Elle venait de tout perdre. Et son enfer ne faisait que commencer...

« Félicitations mademoiselle, vous êtes enceinte ! » Enceinte. Ce mot résonnait dans sa tête. Elle n'était pas réellement surprise, elle avait fait au moins cinq tests différents avant de venir voir son gynécologue. La joie qu'elle lisait sur le visage de son médecin n'était pas la sienne. Elle n'était pas heureuse. Elle ne pouvait pas être enceinte, pas maintenant, pas sans lui... Elle ne voulait pas de cet enfant. Elle était bien trop fragile pour pouvoir élever un gosse. C'était horrible non ? De ne pas éprouver une once de joie face à cette annonce, pourtant elle ne ressentait rien mis à part une grande déception. Elle avait prié pour que les tests se soient trompés. Si certaines souhaitaient de tout leur coeur d'être enceinte, Kaëlyane elle, avait souhaité le contraire. Était-elle folle ? Peut-être. Elle même ne saurait le dire. Elle feint une fausse joie pour ne pas que son médecin la prenne pour un monstre, pourtant c'était ce qu'elle avait l'impression d'être. Elle avait toujours projeté d'avoir des enfants, encore plus quand Jorhàn était entré dans sa vie, mais maintenant qu'il n'était plus là ses rêves n'avaient plus aucune raison d'exister. Tout comme cet enfant qui grandissait en elle. C'était au dessus de ses forces, elle ne pouvait faire ça sans lui. En réalité ses envies étaient contradictoires. Une part d'elle voulait de cet enfant simplement pour avoir une part de son amour perdu avec elle. Mais elle ne le disait pas de peur de passer pour une femme horrible. On ne voulait pas d'un enfant pour des raisons pareilles et elle le savait bien, pourtant c'était la seule chose qui pouvait la pousser à garder ce bébé. Elle portait l'enfant de Jorhàn, voila sa seule satisfaction. Et si ses proches s'étaient réjouis de sa grossesse, elle s'était contenté de jouer la comédie. Elle ne pouvait pas dire à ses parents qu'elle ne voulait pas de ce bébé, ils ne la comprendraient pas. Personne ne le pouvait d'ailleurs. Elle était seule face à sa destinée. C'était terrifiant... Elle ne cessait de se demander comment Jorhàn aurait réagi et pour se consoler elle se disait qu'il aurait sûrement sauté de joie. Une réaction normale en soi. Pourquoi n'arrivait-elle pas a s'en réjouir elle aussi ? Tout simplement parce qu'il n'était plus là et que sans lui la vie ne valait pas la peine d'être vécue. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait continuer d'avancer au moins pour ses parents et pour Emma. Ils étaient son seul moteur désormais. Le bébé qu'elle portait était seulement un problème qu'elle devait évincer. Ni plus ni moins.

Évidemment elle se garda de dire ce qu'elle ressentait vraiment face à cela. Ses pensées les plus sombres étaient restées secrètes. Elle savait qu'on ne la comprendrait pas alors elle avait gardé cela pour elle. À quoi bon se confier si c'était pour se sentir encore plus seule qu'elle ne l'était déjà. De plus, ses parents et Emma s'inquiétaient beaucoup trop pour elle depuis le départ imprévu de Jorhàn, pas besoin d'en rajouter une couche avec ce bébé non désiré. Seulement sans même s'en rendre compte elle sombrait peu à peu dans une dépression sans nom. Elle perdait goût à la vie. Elle ne mangeait presque plus, n'arrivait plus à dormir et n'éprouvait plus une once de joie. Si physiquement elle était toujours vivante, son âme elle, était morte. Elle ne vivait que parce qu'il le fallait. Ses proches la voyaient se détruire de jour en jour et ne pouvaient rien faire. Elle maigrissait à vue d'oeil, elle n'arrivait plus à s'alimenter mais elle ne trouvait pas cela anormal. Elle n'avait plus faim tout simplement. À vrai dire Kaëlyane ne réalisait pas la gravité de son état, ni même les dangers qu'encouraient le bébé. Elle ne voulait pas admettre qu'elle avait un problème. Elle n'arrivait plus à être heureuse et alors ? Elle avait perdu l'amour de sa vie, n'importe qui aurait réagit comme elle. C'était du moins ce qu'elle pensait, sans savoir qu'en réalité elle était bien loin de la vérité. Plus le temps passait plus elle devenait faible. Ses parents avaient tenté de lui faire entendre raison, ils se faisaient énormément de souci pour elle et pour son enfant, mais elle ne changea pas pour autant. Plusieurs fois elle failli s'évanouir et même dans ces cas là elle trouvait une excuse qui n'en était pas une. Son anorexie ne semblait pas l'inquiéter et c'était probablement cela le plus étonnant mais aussi le plus alarmant. Seulement quelques jours plus tard c'était à l'hôpital qu'elle se réveillait. Ses souvenirs étaient flous, elle ne comprit pas tout de suite où elle se trouvait. Au bout de plusieurs longues secondes elle réalisa qu'elle était à l'hôpital. Elle n'arrivait plus à se rappeler ce qu'il s'était passé, elle se sentait simplement extrêmement faible, comme si toutes ses forces l'avaient quitté. Le regard triste de ses proches lui firent comprendre que quelque chose n'allait. D'un geste naturel elle posa sa main sur son ventre, chose qu'elle ne faisait pourtant jamais. Elle était persuadée qu'il y avait un problème avec le bébé, elle le sentait, elle le lisait sur leurs visages. Lorsque le médecin pénétra dans la chambre, Emma et ses parents sortirent, il tenait à s'entretenir seul avec elle. Cela n'annonçait rien de bon, elle le savait. Il semblait nerveux. Il lui fallut d'ailleurs quelques minutes pour oser la regarder dans les yeux. « Je suis désolé Mademoiselle. On a fait tout ce qu'on a pu mais vous étiez trop faible... Vous avez perdu le bébé. » Une vive douleur s'empara d'elle, pourtant elle ne pleura pas. La première et unique chose qui lui vint à l'esprit et qu'elle venait de perdre la seule chose qui la reliait a Jorhàn. Désormais ils n'avaient plus rien en commun. Et cela lui brisa le cœur. Doucement elle vit son père entrer dans sa chambre. Il sembla surpris, probablement de ne pas la voir pleurer vu l'expression qu'elle lisait sur son visage. « Ça va ma chérie ? » Ma chérie... Il ne l'appelait jamais ainsi. Petite elle avait rêvé d'entendre ces mots de sa bouche, pourtant aujourd'hui cela ne semblait avoir aucun effet sur elle. Elle était bien trop meurtrie pour s'enthousiasmer de si peu. « Oui papa, ne t'en fais pas, tout va bien. » Ce n'était pas totalement faux, elle n'allait pas si mal qu'elle le devrait. Elle devait faire son deuil tout simplement mais elle n'avait jamais attaché à ce bébé de toute façon. Il acquiesça d'un léger signe de tête mais ne semblait pas convaincu. « Tu n'as besoin de rien ? » De quoi pouvait-elle avoir besoin d'un moment pareil ? La seule chose qu'elle désirait elle ne pouvait pas l'avoir. Elle eût un petit rire nerveux avant de répondre : « Tu sais de quoi j'ai besoin ? De Jorhàn. Mais tu ne peux pas le faire venir pas vrai ? (les larmes lui montant aux yeux) Alors non je n'ai besoin de rien. » C'était horrible mais à cet instant précis, pas même la douceur de son père, la gentillesse de sa mère ou l'amour de sa meilleure amie ne pouvait l'aider. Seul lui le pouvait. Et c'était le seul qui manquait à l'appel.

Elle ne resta qu'une semaine à l'hôpital, étant jugée en état de reprendre sa vie normalement. En tout cas c'était ce qu'avait dit le psychologue. Néanmoins, comme toujours après ce genre d’évènement tragique, Kaelyane devait continuer à voir un psychologue après sa sortie. Ce qu'elle venait de vivre était jugé comme traumatisant, de ce fait on imposait aux personnes comme elle un suivi psychologique. Elle n'était pas vraiment emballée par l'idée puisque pour elle rien ne clochait. Seulement c'était obligatoire alors elle se prêtait au jeu. Elle n'avait de toute façon rien de mieux à faire. Sa vie ne rimait plus a rien, elle avait perdu l'envie de lire. Elle avait pourtant toujours été passionnée par la lecture, mais aujourd'hui sa passion n'avait plus la même saveur. Les livres ne la faisaient plus rêver comme autrefois, au contraire elle se sentait encore plus mal avoir lu une belle histoire. C'était faux tout ça ! Les belles histoires n'existaient pas, elle en était la preuve. Elle avait cru au grand amour et aujourd'hui elle en ressortait détruite. Une bonne blague, voilà ce qu'elle pensait de ces romans à l'eau de rose. L'être humain est fait pour souffrir, pas pour aimer. Voilà la conclusion qu'elle tirait de tout ça. Et pourtant malgré sa douleur elle ne pouvait s'empêcher d'aimer Jorhàn à la folie. Mais elle devait se rendre à l'évidence, cet amour était funeste, il n'existait plus. Tout était fini, elle devait faire son deuil. Seulement c'était trop dur, elle lui appartenait pour toujours, elle en était certaine, son coeur ne réclamait que lui. Elle avait besoin de l'aimer encore et encore. Peu importe la souffrance. Cet amour lui était vital, même si il n'était plus partagé. Alors elle continuait de souffrir en silence. Pendant deux ans la jeune femme fut suivie par divers psychiatres et psychologues. Ils lui répétaient tous la même chose. Selon eux la jeune femme vivait dans le déni. Elle refusait de faire face à son mal intérieur. Ils étaient persuadés qu'elle gardait en elle une souffrance liée à la perte de son bébé. Personne ne semblait comprendre qu'elle ne l'avait pas voulu et qu'elle était finalement soulagée de tout cette histoire. Ils la prenaient pour une folle, pour une femme insensible. Et comme cela leur était insupportable ils préféraient dire qu'elle reniait sa douleur au lieu de l'affronter. C'est ainsi que deux après sa fausse couche, Kaelyane fut internée dans le même centre que sa mère. Drôle d'ironie non ? Elle en arrivait même à se dire qu'elle aussi était peut-être instable mentalement. Était-elle comme sa mère ? Elle y croyait de plus en plus. Elle qui en avait tant souffert étant plus jeune, voilà qu'elle n'était pas mieux. Pourtant elle avait toujours pensé être forte et solide, pas du genre à perdre la tête, elle croyait dur comme fer que jamais elle ne finirait comme sa maman. Il faut croire qu'elle s'était trompée. Elle était faible, tout simplement. Pendant deux ans elle resta dans ce centre. Ils tentaient de l'aider à faire face à tout ce qu'elle avait vécu, ici ils n'étaient pas focalisés sur la perte de son enfant et elle les en remerciait. Les gens étaient doux, compréhensifs, elle se sentait presque mieux ici qu'à l'extérieur, même si voir d'autres "malades" n'était pas facile. Elle ne voyait pas très souvent ses proches, les visites étaient assez limitées. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais de toute façon elle appréciait cette solitude. Elle passait ses journées à penser à Jorhàn et à prier pour qu'il soit en vie. Doucement elle s'était remis à écrire. Il n'y avait pas grand chose à faire ici et l'inspiration lui venait parfois. Elle s'était amusée à écrire des bouts de leur histoire, comme pour s'en rappeler toute sa vie. Elle ne voulait rien oublier. Même le plus petit détail avait son importance. Rien ne devait être épargné. De toute manière tout était bien ancré dans sa mémoire. Elle arrivait même à se souvenir de ce qu'elle avait ressenti à tel ou tel moment. C'était comme si elle revivait leur histoire et cela l'apaisait tout autant que ça la faisait souffrir. Néanmoins si elle sentait mieux psychologiquement parlant, son anorexie, elle, ne s'arrangeait pas. Malgré ses efforts Kaëlyane n'était plus en capacité de se nourrir normalement. Et les seules fois où elle avait mangé plus que d'habitude, son corps faisait des siennes. Elle faisait de son mieux mais son état ne semblait pas s'arranger alors finalement elle s'accepta ainsi. Elle n'était pas parfaite, elle avait de nombreux problèmes mais il fallait la prendre comme ça. Sa maladie était plus dure à vaincre que ce qu'avaient pensé les médecins. Kaëlyane quant a elle ne considérait pas cela comme grave. Elle ne se pensait pas malade, juste différente. Elle mangeait peu et alors ? Il ne fallait pas en faire toute une montage. En réalité la jeune femme n'arrivait pas admettre la gravité de son état et c'était probablement pour cela qu'elle ne guérissait pas. Mais elle était fatiguée de tout ça, fatiguée d'entendre qu'elle avait besoin d'aide. Non, elle n'avait besoin de personne, elle désirait simplement être tranquille. Assise sur le lit de sa petite chambre, un cahier entre les mains, elle entendit toquer et vit Emma passer sa tête dans l'entrebâillement de la porte un sourire aux lèvres. « Je peux entrer ? » Cette question eut le don de faire sourire Kaëlyane. « À ton avis ? » Elle entendit sa meilleure amie rire avant de pénétrer dans la pièce. Emma venait la voir le plus souvent possible et elle lui en était extrêmement reconnaissante. Bien qu'elle ne se sentait pas particulièrement à l'aise que sa meilleure amie vienne dans ce genre d'endroit. « Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. (légère grimace) J'ai été débordée, c'est la folie au boulot en ce moment ! » À chaque fois qu'elle venait Emma se sentait obligée de s'excuser de ne pas venir plus souvent. Kaëlyane comprenait parfaitement ses raisons et ne lui en avait jamais voulu. Comment le pouvait-elle ? Emma Tucker était une amie parfaite ! « Ne t'excuse pas pour ça. Tu as ta vie à Ravenel et je préfère te savoir là-bas qu'ici, ce n'est pas très joyeux comme endroit. Je sais que tu fais de ton mieux et je t'aime encore plus pour ça. » Sa meilleure amie semblait émue par ce discours car ses jolis yeux se mirent à briller légèrement. Pourtant Kael s'était contentée de dire la vérité, ni plus ni moins. « J'ai une proposition pour toi. J'ai discuté avec la directrice du centre et elle semblait emballée par mon idée. Tu peux sortir dans deux semaines à la seule condition que tu viennes vivre à Ravenel avec moi. La directrice, tout comme moi, pense qu'un nouveau départ te ferait le plus grand bien. » Kaëlyane hésita un instant. Ce n'était pas une proposition à la légère pourtant elle sentit une légère joie l'envahir, sentiment qu'elle n'avait plus éprouve depuis bientôt cinq ans. Vivre avec Emma ? C'était plus que tentant ! Sa meilleure amie était probablement la seule à pouvoir lui redonner le sourire et le goût de vivre, même si sans Jorhàn cela s'annonçait compliqué. Elle vit Emma se tortiller les mains, signé de nervosité. Un grand sourire apparu sur le visage de Kaël. « Tu es vraiment la meilleure amie que quelqu'un puisse avoir. » La jeune Tucker semblait se détendre. Elle se hasarda tout de même à demander : « C'est oui alors ? » Cette Emma alors ! Si elle n'existait pas il faudrait l'inventer, voilà ce que se disait Kaël à ce moment là. « Évidemment que c'est oui ! » Elle vit sa meilleure sauter de joie avant de la serrer fort contre elle. Ce contact eut le don de lui faire énormément de bien. Cela lui mettait du baume au coeur. Elle comprit alors que toutes ces années éloignées d'Emma avaient été dures à vivre, même si à l'époque Jorhàn était là, du moins il l'était au début. Emma était bien plus que sa meilleure amie, elle était comme sa soeur. C'était son petit ange à elle.

Voilà comment elle s'était retrouvée ici, dans la petite ville de Ravenel. Elle était arrivée il y a huit mois de cela. Ravenel était une petite ville certes mais très agréable et elle devait avouer qu'il était plaisant d'y vivre. Depuis six mois maintenant elle travaille comme bibliothécaire. Un métier qui lui correspond bien au vu de sa passion pour les livres. Néanmoins, bien que le changement lui fasse du bien, le vide qu'avait laissé Jorhàn dans son coeur ne voulait s'estomper. Elle savait que toute sa vie elle souffrirait de son manque. Mais c'était ainsi...

je te souhaite la bienvenue ici.

oooooh la jolie emilia KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 2001797525

par contre, vous êtes trois à la tenter, donc je ne te conseillerais jamais assez de changer pour un avatar qu'on pourra te réserver I love you

par contre, comme écrit dans le réglement, les initiales dans les pseudos sont interdites KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3993218744

KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3993218744

bienvenue parmi nous en tout cas et bon courage pour ta fiche I love you

Jake : Ryan quel bon choix KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 1561285149

Merci à toi. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3572184218

Ruth : Je n'avais pas vu qu'elle était déjà tentée. Malheureusement j'aime énormément Emilia alors j'aimerai essayer quand même mais je vais penser à d'autres célébrités au cas où. Et j'ai retiré mon initiale. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3993218744

Merciiiiiii KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3170490497

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Bienvenue
Bon courage pour ta présentation KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 947641503

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bienvenue sur le forum KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 578366471

Merci vous deux. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 102408789

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bienvenue parmi nous demoiselle, et bon courage pour ta fiche

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bienvenue et bonne chance pour ta fiche

Merci beaucoup, c'est gentil. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 102408789

La folie Emilia KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3150930628

Bienvenue parmi nous. I love you

le personnage qui bute.
T'es belle.
Tu l'auras;
Kaëlyane elle vend du rêve.

Clare, j'avoue c'est un peu la guerre là pour l'avoir. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 1783128358

Faut dire qu'elle est belle et touchante (à mes yeux en tout cas KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 1621382519

)

Ah te voilà toi, j'ai failli attendre. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3150930628

Et toi t'es beau, je vois que tu as toujours cette habitude de prendre des beaux gosses. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 2952201920

Trop de compliments je vais rougir voyons ! KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3993218744

Merci en tout cas, et cherche nous un lien tient (a) pendant que j'avance durement ma fiche. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 2957322257

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Clarke, quelle déesse cette fille KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3993218744

KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 3248001280

Bienvenu beauté des îles KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 1585626250

Nous sommes d'accord. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 1621382519

Je te retourne le compliment avec Théo James. KAËLYANE • Got you stuck on my body like a tattoo. 2952201920

Merci beau garçon. I love you

» jules - I’ve got your name written here in a rose tattoo.
» Luke + do what you want with my body.
» i feel like a gay man trapped in a woman body ▬ henley (délai jusqu'au 09/12)