we got lost in wonderland ☆ niels and katarina

christopher. pourquoi je pense à lui déjà ? ah oui, car je l'ai revu. une rencontre assez mouvementé que je préférerais oublier. d'ailleurs c'est pour ça que je suis ici. travailler ça m'aider à me vider l'esprit. mais pas seulement. si je veux rester vivre chez mon oncle et si je veux avoir un toit surtout, je dois l'aider et travailler. et pour la première fois de ma vie, j'aime mon boulot. c'est pas comme si je devais attendre de me faire prendre n'importe comment. certes j'attendais les clients avec impatience, mais j'étais heureuse de les voir rentrer et sortir. j'étais heureuse qu'il vienne nous rendre visite et que je puisse les servir. plus besoin de souffrance ni de soumission dans ce travail. d'ailleurs personne n'est au courant de ce que je faisais avant, ni vraiment d'ou je viens tout le monde me voit comme une petite russe qui vient en touriste aux états-unis, n'ayant même pas appris l'anglais. c'est pas faux, mais je l'ai pas appris car je n'en avais pas les moyens. maintenant je parle la langue de shakespear. du moins j'essaye, des fois j'ai des petits trous mais tout le monde reste tolérant avec moi et m'encourage. je suis plutôt satisfaite de la raison de ma venue ici. qui aurait cru que ma vie aurait autant changé ? personne... et sûrement pas moi. d'un côté tout ça est arrivé à cause de christopher. argh lui encore dans mes pensées. je dois l'oublier, après tout il est fiancé, il va bientôt se marier et créer sa propre famille. moi je devrais penser à mon futur et non à ce homme avec qui je n'ai aucune chance. il faut l'oublier. "katarina !" j'entends mon oncle m'appeler depuis la salle. je range donc mon livre et enlève mes écouteurs. on a un client alors. la joie m'envahis et je me dépêche de venir prendre la commande de notre nouveau client. à coup sur il va aimer la nourriture d'ici ainsi que son café ou n'importe quoi enfaite. mon oncle est un très bon cuisinier, personne ne peut le nier. je resserre ma queue de cheval et arrive dans la salle. mon oncle me montre rapidement la table du client qui est de dos et il s'enfuit en cuisine, prêt à allumer ses fourneaux. je me dirige donc vers cet homme brun à la chevelure familière. "bonjour, vous avez déjà choisi ?" c'est alors qu'il se tourne vers moi et je le reconnais. niels. ça faisait plus d'une semaine qu'il n'était pas venu. le stresse m'envahit et je reste bloquée sur place. qu'est-ce que je devrais lui dire ? ça se trouve il ne vient plus car il en a eu marre de ma froideur ou je ne sais quoi ? j'ai peut-être dis quelque chose qu'il ne fallait pas... ou alors il était seulement prit par son travail. "niels... ça fait longtemps. j'ai presque cru que t'étais mort." un rire jaune sort de ma bouche. je suis une idiote.

un client est arrivé. au fond de moi j'espère que c'est niels. cela fait une semaine qu'il n'a pas mis le bout de son nez ici et malheureusement je m'inquiète. il est toujours très chaleureux avec moi, n'hésites pas à être franc alors que moi je lui mens, je le rejette, je lui dis de ne pas poser de questions. bref je suis une vraie satire avec lui. je traverse donc la cuisine puis la salle pour aller retrouver ce nouveau client. mon oncle me fait un de ses sourires en coin et je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi il me sourit ainsi. peut-être qu'il me nargue car il va prendre une petite pause cigarette ? non je crois pas, on a un client alors il doit se remettre aux fourneaux. ou alors le client est d'une mocheté abominable que quand on le regarde on a presque envie de vomir... personne n'est moche à ce point donc non ça ne peut pas marcher. c'est donc un peu sur le cul que je m'avance vers notre nouveau client. sa chevelure brune me rappelle christopher mais aussi niels. de toute façon christopher ne mettrait jamais de pieds dans ce genre de restaurant et encore moins si j'y travaille alors il ne faut pas trop rêver. quant à niels ce serait vraiment possible mais étant donner qu'il n'est pas venu depuis longtemps, si c'est à cause de moi, il ne viendrait pas ainsi à découvert sachant que je suis là. m'enfin, les hommes sont bizarres et capables de tout donc pourquoi pas après tout ? je m'avance vers lui, sors le bloc-note de ma poche et lui demande s'il a déjà choisi ou pas pour que je puisse noter sa commande. quand il se retourne pour me faire face, j'en reste sans voix. " Bonjour Kate" niels. je l'observe, l'interrogeant du regard, pétrifiée sur ce que je dois dire ou faire. et comme je suis une idiote de première, la seule chose qui me vienne à l'esprit, c'est de lui dire que je croyais qu'il était mort. c'est très joyeux de ma part de dire ça. mais il joua le jeu. "C’était comme si … j’ai été cloué au lit pendant une semaine par un vilain microbe, je croyais vraiment y laisser ma peau" un petit rire sort de ma bouche et je fuis son regard. il n'y a pas de quoi être stressé. il était juste malade bordel ! c'est pas comme s'il m'avait ignoré toute la semaine ou quoi que ce soit. peut-être que je suis ainsi car c'est le seul client pour l'instant à part cette vieille bonne femme sourde qui se trouve à l'autre bout de la salle.... peut-être mais alors pourquoi ? je secoue la tête et prends une grande inspiration. "j'espère que tu vas mieux alors. la même chose que d'habitude non ?" à vrai dire j'attends même pas sa réponse que je cours dans la cuisine pour dire à mon oncle de faire la commande quotidienne de niels. j'hésite même à ne pas ressortir, mais les deux pourraient se poser des questions. c'est donc presque par obligation que je retourne le voir et je décide de m'asseoir en face de lui. "je croyais que t'étais invincible et que tu ne tombais jamais malade." la remarque la plus pourrie au monde, mais ça ferait l'affaire, si j'arrivais à le regarder dans les yeux au moins.

mon état n'est pas normal. je ne devrais pas être troublée par niels. il est juste un client fidèle avec qui je parle asse souvent, c'est tout. il n'y a pas de quoi en faire tout un plat parce qu'il n'est pas venu depuis une semaine. en plus il a dit qu'il était malade ce qui est totalement normale. alors pourquoi j'ai l'impression que cette excuse ne me convient pas ? pourquoi j'ai l'impression d'avoir envie de me rapprocher de lui, de lui dire qu'il peut compter sur moi s'il en a besoin. rien de tout ça ne va. non ce n'est pas normale. alors pour éviter de m'expliquer et de perdre mes moyens en face de lui, je m'enfuis dans la cuisine. je lance à mon oncle la commande habituelle de niels que je connais pas coeur maintenant. il m'interroge du regard et secoue la tête. je hais mon oncle pour ça. il a toujours raison et je sais que je dois aller voir niels, lui parler, faire quelque chose. s'il a été malade, il a dû rester seul pendant un bon moment alors un peu de compagnie ne lui fera pas de mal. je reviens donc à la charge, me répétant d'être naturelle et de parler normalement. après tout c'est un client comme un autre donc je ne devrais pas être aussi troublée. je décide donc de m'asseoir en face de lui et engager la conversation. et vu que je n'arrive pas à me détendre, je joue celle qui est peace and love. sauf que je sais pas trop si ça marche. enfin niels, semble aussi vouloir éviter la question du pourquoi. la remarque sur sa maladie n'est qu'une excuse de toute façon. une excuse mais pourquoi ? aucune idée. "Même superman peut chopper la grippe, tu sais" sa réponse me fait rire, mais à la place je sourie et lève les yeux au ciel. bon signe peut-être, je semble me détendre. pourtant je reste sur l'offensive. "J’aimerais bien être invincible par contre, ça aurait pu sauver mon estomac de cette semaine merdique" être invincible hein ? ce serait merveilleux ça. j'aurais aimé être invincible en russie, pouvoir tenir tête à mes parents, m'enfuir de la misère ou j'étais, dire non à certains clients. je crois que ça m'aurait grandement utile. malheureusement personne n'est superman ici. ou alors je voudrais bien son numéro pour qu'il m'apprenne à être comme lui. "être invincible. la vie semblerait tellement plus facile si on l'était. mais malheureusement nous sommes des frêles humains." je me rends compte de mes mots et je sens la chaleur montée jusqu'à ma tête. idiote. "je suis désolée. en tout cas tu devrais faire attention." je me pince les lèvres et commence à jouer avec le stylo dans ma poche. il risque de poser des questions et moi je serais obligée de lui mentir. en plus il y a mon oncle et il adore en rajouter. je suis tellement dans une situation de merde. mon regard passe à sa tasse ou il fait tourner une cuillère pour mélanger le lait et le sucre. nos regards suivent ce long mouvement circulaire continue. "Et toi, y a-t-il du nouveau?" du nouveau... cherche. mon regard se reporte enfin sur son visage. même si ça me gène, je dois lui faire face, montrer que je suis forte. il ne faut pas qu'on ait pitié de moi. "hum pas vraiment, j'espère bientôt aller à la fac et peut-être trouver un autre boulot. et toi ?" une question me vient à l'esprit. c'est vrai qu'il aime la littérature. il pourrait m'aider à me préparer pour la fac. clare s'occupe déjà vraiment trop à perfectionner mon anglais alors il faut que je trouve quelqu'un qui m'aide pour la littérature. je me mords la lèvre une dernière fois avant de me jeter à l'eau. "dis... tu pourrais m'aider à me préparer pour la fac ? je veux prendre l'option littérature anglais et tu m'as dis que tu adorais ce domaine. enfin si ça te dérange pas et je ferais ce que tu veux pour te payer."