⊹ TIES THAT BIND
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming EmptyLun 24 Nov - 21:00




le sucre, c'est comme les souvenirs.
Plus y'en à, meilleur c'est.

Tic, tac, tic, tac. Les aiguilles avancent doucement, au rythme du tic, et du tac. Les aiguilles avancent lentement, mes yeux les suivent, ne loupent pas le moindre mouvement. Elles ne reculent pas, elles ne s'arrêtent pas, elles continuent leur ritournelle agaçante et sonore. Je suis couché, le dos contre le matelas qui s'affaisse sous mon poids, la tête au centre de deux oreillers, qui se sont battus toutes la nuit pour savoir lequel aurait ma préférence. Le droit, oui je préfère le droit, moins entreprenant, restant à sa place, au lieu de valdinguer à chaque mouvement. Le droit est le meilleur. Tic, tac, tic, tac. C'est affreux à quel point je me sens esclave de ce battement temporel, attendant le moment où le tic et le tac ne formeront qu'un toc, signe que je pourrais me lever. Apparemment, ce comportement se retrouve chez des cas similaires au mien, comme si nous étions incapable de prendre une décision par nous-même, et que nous devions attendre une voix, un mot, un bruit qui nous redonne notre liberté de mouvement, de penser et d'exister. J'attend, j'ai faim, j'ai soif. J'attends, je ne dois pas être en retard. J'attends. Toc.

Il est un peu moins de 9h du matin quand je me rend dans le quartier de Goose Creek, là où les forces de l'ordre opèrent avec grandiloquence et fierté : oui, certains hommes n'ont besoin que d'un petit badge étincelant et d'une casquette démodée pour se sentir pousser des ailes. Que voulez-vous, il faut de tout dans ce monde ! Mes pas sont lents, mais je suis surpris de voir qu'ils sont plus rapides qu'en habitude, comme si mon cerveau avait décidé de dépasser le 15km/heure. Ma Ferrari nerveuse me manque. Parfois, je reste des heures à penser à ce que je ferais si il n'y avait pas eu cette infime implosion dans mon cerveau. Dans quel pays je me trouverais, devant quels tas d'abrutis j'expliquais mes théories. Surement des gens moins stupides que cette carcasse que je balade depuis trop de mois. Feu rouge. Arrête toi Doran. Mes doigts claquent contre le pantalon de coton sombre que j'ai mis pour lui faire honneur. Apparemment, elle est douée, dôtée d'un certain sens de l'humour et d'une beauté intemporelle. Comme si un beau faciès suffisait à me permettre de relire avec dignité ! Mais comme le dit le Dr. Kumpling, tout est bon à prendre ! Alors pour elle, pour lui montrer ma bonne foi, et surtout que je n'étais pas un nigaud de bas étage, j'ai enfilé mon plus beau pantalon et une chemise repassée. (le dos ne l'est pas, mais à un premier rendez-vous, la veste n'est pas censée tomber). Son nom ? Fl…Fling… Fillin… F. Madame F.  Toujours selon Kumpling (étais-je aussi emmerdant à prétexter tout connaitre sur tout et tout le monde ? ) cette femme a enseigné au même moment que moi au New Yorker College, dans une section dont les couloirs me sont restées anonyme. Tout comme son nom à vrai dire. Même si il serait malvenu de ma part de mettre cet oubli sur le compte de l'AVC. Car à la rentrée, et devant la liste des professeurs agrégées, j'ai obligatoirement du pointer son patronyme du doigt et, en suivant la ligne, découvrir qu'il était attaché au doux mot (et bien trop fantasque) de littérature. J'imagine parfaitement mon esprit occulter totalement cette femme que j'allais devoir maintenant rencontrer. Il était temps de sortir la carte du pauvre petit malade et lui révéler que j'avais tout oublié de mes années de facultés. Peut-être que l'insouciance de son métier avait entaché son caractère et qu'elle serait aussi terne que les pages de ses livres !

Le rendez-vous avait été fixé par Kumpling (je devrais lui trouver un surnom à celui-là… ) et je.. Feu vert. Tu peux avancer Doran. Je n'avais reçu que l'adresse de notre rendez-vous, l'heure et que je devais apporter un ou deux livres que je tentais de lire depuis quelques temps. Premier manuel, celui des recettes de tartes anciennes, acheté sur les conseils de ma mère. Lire, comprendre et retenir une recette est bien plus compliqué que se perdre dans les fantaisies d'un roman. Et je suis un… j'étais… je suis un scientifique bordel, il n'y a que les faits qui comptent. Même s'il s'agit de faits fruitiers ! Je poussais la porte du Snickersdoodles, une petite boulangerie qui me rappelaient celles que j'avais pu visiter dans le Nord de la France. Où était-ce à Gloucester ? Non... Southampton ! Oui, Southampton. J'avais beau avoir une petite pointe d'agacement envers Kumpling, au moins il savait comment m'amadouer : comment refuser de rencontrer une femme au milieu des étendues de couleurs, de douceurs et de sucré ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: Re: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming EmptyMar 25 Nov - 21:10




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est.

Words are all we have. We'll be talking, we'll be talking. These words are all we have, We'll be talking.

La ponctualité avait toujours été une règle d'or pour la jeune femme, il s'agissait du principe qu'Ellen tentait de respecter au maximum que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Encore plus lorsqu'elle devait se rendre à un rendez-vous important ou bien lors d'une première rencontre. Dans ce cas il s'agissait d'un étrange mélange des deux, cela allait être une première pour la jeune femme et c'est pourquoi elle s'efforçait à essayer de courir. Or tout le monde sait qu'avec des talons, non seulement ce n'est pas évident mais en plus c'est un peu ridicule. Heureusement la jeune femme n'avait plus peur du ridicule depuis quelques années déjà, de toute manière elle était persuadée qu'elle se ridiculiserait réellement tout de même par la suite. Ellen n'avait pas pour habitude de rencontrer des personnes reconnues internationalement pour leur intelligence et leur talent d'orateur si tôt le matin. En général ses matinées se résumaient à enseigner ou à corriger les copies pas toujours fameuses de ses étudiants. C'est pourquoi elle appréhendait légèrement cette rencontre, en particulier parce qu'elle avait peur de n'être d'aucune aide.

Plusieurs semaines en arrière elle avait été contacté par un certain Docteur Kumpling et elle avait sérieusement crû que ce dernier s'était trompé de personne. Et pour cause, Ellen en tant que professeur de littérature n'était pas vraiment connue pour ses talents de médecin et encore moins d'orthophoniste. Il fallait se l'avouer; elle ne possédait aucune notion, alors quand on lui a demandé de rencontrer Doran Ferguson, la fameux cosmologue, et qu'elle avait pour mission de l'aider à lire, elle n'y a pas vraiment cru. De plus, il devait y avoir une tonne d'experts dans ce genre de cas et Ellen n'en n'était absolument pas une, même si elle aimait croire qu'elle était devenue au fil des ans une experte en littérature. Et encore, le sujet était bien trop vaste pour être réellement maîtrisé un jour d'après elle. Une fois la surprise passée, la jeune femme écouta les arguments de son médecin et accepta le challenge. Elle ne pouvait pas empirer la situation lui fit remarquer Dr. Kumpling, il était persuadé que si elle réussissait à transmettre la passion des livres à son patient alors elle aura déjà déplacé des montagnes avec lui. Dans tous les cas elle pouvait apporter une nouvelle approche et apparemment ce n'était pas négligeable. Ainsi, Ellen passa des heures à revoir et à comprendre comment apprendre le lecture à des enfants. Elle était préparée à toutes les éventualités et elle se doutait que ça n'allait pas être simple, un "vrai défi" d'après l'homme qui l'avait contactée.

Finalement elle avait réussi à rattraper son léger retard et arrêta ses grandes enjambées quelques mètres avant le lieu de rencontre. C'était assez étonnant de se donner rendez-vous dans une sorte de boulangerie mais comme la jeune femme ne pouvait résister à une bonne pâtisserie, ce n'était pas plus mal. Elle entra dans la boutique et posa son regard sur l'homme avec qui elle avait rendez-vous. Physiquement il était resté pareil que dans ses souvenirs. Enfin dans de vagues souvenirs puisqu'il avait enseigné dans la même faculté qu'Ellen à New-York à une époque, elle l'avait entrevue mais elle ne l'a jamais rencontré officiellement. Elle avait même failli assister à une de ses conférences mais céda sa place à son époux, qui était bien plus passionné par les sciences que la jeune femme. Elle pris une légère inspiration et interpella le jeune homme tandis qu'elle s'approchait de lui. «Docteur Ferguson ?» Il se retourna alors. Ellen lui sourit et tendit sa main, elle voulait être professionnelle. «Enchantée. Je suis Ellen Fleming, mais vous pouvez m'appeler Ellen !» déclara la jeune femme. Elle avait cru comprendre que le jeune homme avait un problème avec les noms désormais et elle se disait que si il l'appelait par son prénom, les choses seraient plus simples pour lui. Une fois les présentations passées Ellen jeta un coup d’œil rapide aux pâtisseries, elle savait déjà ce qu'elle comptait commander. Son dévolu se jeta sur les muffins. « Vous avez déjà choisi ? Les muffins sont absolument délicieux ! » La jeune femme ne voulait pas entrer directement dans le vif du sujet, en particulier alors qu'ils étaient entourés de gâteaux et de délices en tous genre. De plus, elle était curieuse. Elle voulait voir si il avait des problèmes d'expression, c'était déterminant pour ce qu'elle devrait faire par la suite.



love.disaster
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: Re: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming EmptyMer 26 Nov - 17:31




le sucre, c'est comme les souvenirs.
Plus y'en à, meilleur c'est.

Mon regard se perdait dans les couleurs sucrées, sur les nappages rosés et les multitudes de pépites qui créaient un trou béant dans mon estomac. Je n’avais jamais été un gros mangeur et je nourrissais mon corps de la même substance divine dont mon esprit se rassasiait. Connaissances multiples qui avaient autant de calorie qu’une feuille de salade, mais qui me permettaient de rester debout des heures durant. Combien de fois avais-je entendu mes collègues murmurer sur le poids que je perdais, sur la maigreur de mes poignets, sur les ombres sous mes yeux fatigués ? Je n’avais jamais le temps pour me poser et prendre un repas digne de ce nom, et mes collations se résumaient à quelques substituts recommandés aux sportifs de haut niveau. Car c’était ce que j’étais, un coureur de fond, qui ne s’arrêtait qu’une fois la ligne d’arrivée franchie. J’avais beau transpirer à grosses gouttes, mourir de chaud et de fatigue, jamais je ne me serais permis d’abandonner la course qui me menait tout droit au cieux. «Docteur Ferguson ?» Le corps baissé sur la devanture glacée, j’en avais presque oublié mon rendez-vous. Non, je l’avais oublié tout court. Me relevant précipitamment, je me retrouvais face à une femme dont la beauté n’avait d’égal que le mirifique éclair au chocolat qui avait fait boum dans mon coeur avant qu’elle me dérange. Blonde comme les blés, une lueur d’intelligence au fond des yeux, sa voix était celle d’une professionnelle :  ni trop aigue, ni trop grave. Je détestais les femmes aux voix fluettes, dont les mots semblaient tout droit tirés d’un concerto d’oiseaux.  Il y avait une étudiante que j’avais mis à la porte de l’amphithéâtre car son rire me brûlait les tympans à chaque cours. A moins que ce soit mon assistant qui lui ait signifié de ne plus revenir… A moins que ce souvenir ne soit qu’une idée tiré du film que j’ai tenté de regarder hier. Je ne sais plus «Enchantée. Je suis Ellen Fleming, mais vous pouvez m'appeler Ellen !» Sa main tendue, je l’attrapais presque timidement, secouant ses minces doigts en une poignée de main digne d’une fillette. J’avais quelques difficultés avec le contact physique et… non, seulement le contact physique.  « Ellen… » Murmure inutile, répétition de son prénom, réponse qui n’en était pas réellement une, vu qu’il n’y avait pas eu de question. Je triturais le plis de mon pantalon en même temps que mes méninges, tentant de me souvenir de son visage, de son nez en trompette, de sa bouche mutine. Rien, elle était un fantôme dans mon esprit, une véritable découverte. Même si je l’avais connu, il était certain que l’AVC avait fait son boulot en écrasant les moindres reliques de son existence.

Elle calqua sa position sur celle que j’avais avant qu’elle se présente, se penchant ver la vitrine. C’était fou à quel point les hommes étaient intéressés par les sucreries. J’aimais le sucre, du moins, je devais l’aimer. Selon Kumpling, je devais entamer un régime grossissant, le genre d’épreuve qui ferait plaisir à n’importe quelle être de ce monde : se goinfrer en oubliant les aiguilles de la balance, c’était comme un Noël avant l’heure ! Je n’étais pas maigre au point de tomber dans les vapes à chaque effort physique. J’étais simplement mince, d’une morphologie qui contrastait avec la vigueur de ma voix, avec les mouvements de mes bras lors des conférences. Mais à présent, la minceur ne faisait qu’accentuer les creux de mes joues, les ombres sous mes yeux et la tristesse infinie que je baladais sur mes épaules. Je n’avais plus cette ardeur, cette énergie propre aux hommes qui travaillaient par amour, par passion infinie. J’étais un fil, du genre qu’on s’amusait à plier jusqu’à ce qu’un jour, il se brise.
« Vous avez déjà choisi ? Les muffins sont absolument délicieux ! » Je reprenais conscience de la situation. Réveille-toi Doran, arrête de partir dans tes pensées. Le cours. Le professeur. Ellen. Le muffin.  « Non, je vais j-j-juste prendre un… un…non, euh… » Le mot était sur le bord de mes lèvres, bloqué par une barrière invisible qu’on appelait communément l’oubli. Mes doigts sur la pince de mon pantalon se faisaient plus violents, tapotant nerveusement le tissu qui fut autrefois parfaitement repassé. Je cherchais, je cherchais, prenant la pelle et déterrant l’intitulé de cet inconnu qui m’était pourtant familier. « …un verre d’eau ! « Je souriais, de ce type de sourire faux, déstabilisé, dissimulant un profond malaise. Non, ce n’était pas un verre d’eau que je souhaitais boire en cette matinée. Mais elle devait déjà me prendre pour un homme dont le génie avait été exterminé à coup de grenades, je ne souhaitais pas qu’elle comprenne que je tenais bien plus de l’enfant égaré, profondément ancré dans un univers dont personne ne pouvait le déloger. « Mais le muffin a l’air bon. J’ai amené des livres. Sur la c-c-cuisine ! » Sourire. Malaise. Sourire. Détresse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: Re: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming EmptyDim 7 Déc - 18:01




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est.

Words are all we have. We'll be talking, we'll be talking. These words are all we have, We'll be talking.

Ellen n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. Elle avait bien évidemment eu vent d'une bonne dizaine de rumeurs à l'égard de la personne qu'elle s'apprêtait à rencontrer mais elle essayait de ne pas leur accorder trop d'importance. La jeune femme préférait se contenter de la version officielle, il avait fait un "malaise" devant une centaine de personnes. Par malaise, comprenez un AVC, comme les médias l'avaient annoncés. Histoire confirmée d'ailleurs par le Dr. Kumpling, qui avait prévenu la jeune femme au début de leurs échanges et qui l'avait conseillé de se munir de patience. Loin d'être une experte dans ce domaine, Ellen n'avait pas imaginé un seul instant l'étendue réelle des dégâts. Certes, elle avait eu tous les éléments pour arriver à la conclusion que le Dr. Ferguson avait des difficultés non seulement de lecture, mais aussi physiques. Naïvement elle s'était dit qu'il avait été chanceux, que le processus de rééducation lui avait permis de récupérer la quasi totalité de ses fonctions mais cela était loin d'être la vérité. Ellen réalisa à quel point elle avait été naïve lorsqu'ils échangèrent une poignée de main. La jeune femme n'était pas vraiment connue pour avoir une poignée de main ferme, on l'avait même souvent comparée à celle d'une fillette et elle n'avait jamais apprécié ce genre de commentaires. Or la poignée de main de son interlocuteur semblait encore plus faible, hésitante, digne de celle d'un petit garçon désirant jouer au grand. Malheureusement ce n'était pas le cas et Ellen ne fit aucun commentaire, se contentant de sourire pour le mettre en confiance. Si c'était déjà vexant d'avoir une poignée de main de fillette lorsque l'on est une femme d'une trentaine d'années, imaginez que ce soit le cas alors que vous êtes un homme. Le commentaire serait encore plus vexant, c'est pourquoi elle se focalisa sur les pâtisseries. Des choses simples, bonnes et sans aucune difficulté.

Nouvelle difficulté. Ellen le vit chercher les bons mots, trébucher sur quelques syllabes et elle essayait de comprendre ce qui se passait à l'intérieur de la tête du jeune homme. Ellen voulait l'aider, lui balancer des noms de pâtisseries pour qu'il en choisisse une mais le Dr. Kumpling avait spécifiquement ordonné que le jeune homme cherche lui même ses mots, ses phrases, sans que la jeune blonde ne l'aide au préalable. « …un verre d’eau ! » Après quelques secondes il s'arrêta sur un verre d'eau. Pourquoi pas ? Elle ne savait pas si c'était vraiment ce qu'il désirait ou si c'était le seul mot qui lui était venu à l'esprit. Dans tous les cas elle ne voulait pas compliquer la situation, elle avait même dans l'idée de prendre sa commande. « Très bien. Vous êtes sûr que rien d'autre ne vous ferait envie ? » demanda Ellen une dernière fois. Peut-être qu'il se laisserait tenter par une de ces mignardises. La jeune femme allait opter pour un muffin et une baguette française, elle savait que son époux en raffolait. Elle avait aussi envie de commander un chocolat chaud mais elle n'était pas ici pour déguster. Non, si elle était là, c'était pour essayer d'aider le jeune homme à ses côtés.   « Mais le muffin a l’air bon. J’ai amené des livres. Sur la c-c-cuisine ! » déclara le docteur Ferguson qui s'efforçait à sourire. Ellen reconnaissait ce sourire, c'était celui qu'elle arborait quand elle était mal à l'aise. Celui qu'elle se forçait à faire quand tout ce qu'elle avait envie de faire c'était devenir invisible. Néanmoins Ellen continuait de sourire, un véritable sourire qu'elle voulait chaleureux et qui inspirait la confiance. Son regard vrilla sur la vendeuse qui venait de l'interpeller et qui désirait prendre sa commande. « Une baguette, deux muffins au chocolat.... et un verre d'eau, s'il vous plaît !» Puis elle se retourna vers le cosmologue et repris leur conversation. Elle était assez étonnée qu'il n'ait pas ramené un livre sur les étoiles ou sur des théories physiques. La cuisine était plus du domaine de tous les jours. « De cuisine ? J'étais persuadée que vous ramèneriez un écrit de Stephen Hawking !» avoua la jeune femme. D'une certaine manière elle était soulagée parce que si tel avait été le cas, elle n'aurait pas compris la moitié de ses phrases. Un livre de cuisine était beaucoup plus à sa portée. « Est-ce qu'il y a une recette particulière que vous aimeriez lire ? » demanda Ellen. Elle essayait d'être professionnelle jusqu'au bout même si elle mourrait d'envie de comprendre ce qui s'est passé et surtout ce qui se passait dans la tête de ce professeur.

love.disaster
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: Re: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming EmptySam 13 Déc - 10:18




le sucre, c'est comme les souvenirs.
Plus y'en à, meilleur c'est.

Stupide, à l'ouest, à côté de ses pompes, incapable, tout ces mots me correspondent à merveille. J'ai beau arborer le visage et le corps d'un homme bien plus vieux, c'est la jeunesse qui s'est épris de mon esprit, la folie et la naïveté de l'enfance. Parfois, je sens cette emprise douloureuse sur moi, sur mes gestes, mes sourires, mes tentatives d'élucubration. Mais la plupart du temps, je ne me rend même pas compte de la lourdeur de mes actes et des mes mots, de la douceur qui plane dans ma voix alors qu'auparavant, j'étais plus coupant qu'un coutelas japonais. J'ai perdu le sarcasme et la prétention que m'offrait ma place, j'ai perdu… Ce que j'étais, quand l'explosion a détruit les parcelles de mon esprit. J'ai perdu, aussi simple que cela doit être compris. Echec et Mat sur Doran Ferguson, qui du Roi est devenu un pion. Un stupide et incapable pion.
« Une baguette, deux muffins au chocolat.... et un verre d'eau, s'il vous plaît !» Comment fait-elle pour garder une taille de guêpe en mangeant tout cela ? Deux muffins, ça correspond à bien plus qu'un petit déjeuner. Enfin c'est ce qui est noté sur les post-its du matin "pas trop de sucre, pas trop de gâteaux, pas trop de …" Ma vie est régit par ces petits papiers flottant dans l'espace, ces couleurs chatoyantes qui m'aident à me rappeler à quels domaines ils appartiennent. Je reste dubitatif face au choix de la femme et je l'accompagne à une table sans un mot. Je suis silencieux pour un enfant, j'ai beau avoir perdu tout ce qui faisait de moi un génie, je reste un adulte qui sait qu'il doit réfléchir avant de poser de questions superflues. Le paradoxe parfait d'un homme éteint contre un enfant explosif. « De cuisine ? J'étais persuadée que vous ramèneriez un écrit de Stephen Hawking ! Est-ce qu'il y a une recette particulière que vous aimeriez lire ? » Oui, j'aurais pu ramener des libres de Monsieur… Hawking, mais… Moi-même j'ai du mal à comprendre les premières lignes de l'introduction, alors qu'il est à la base même de beaucoup de nos réflexions, à nous, les hommes célestes, qui sont au de tous et de l'univers. Sauf que moi, je suis le grain de sable de trop, celui qui contraste avec la poussière d'étoile et qui ne cesse de sortir du lot sans en avoir les capacités. "La cuisine est un domaine… obligatoire pour pouvoir vivre de manière… s-s-solitaire…"Non. Pas solitaire Doran, réfléchit, réfléchit." Indépendante ! Et si j-j-je ne sais pas lire une recette, je ne pourrais pas lire Hawking…. Je crois. "Le raisonnement tenait debout, bien que dans ma bouche, ça sonnait terriblement mal. Débuter par les sablés pour finir sur l'astrophysique et ses trous de verre. Logique illogique. Prenant place sur une petite table éloignée, je laissais mon regard vagabonder sur elle et sur son corps. N'y voyez pas une tentative désespérée de créer une intimité entre elle et moi, mettez vous juste à la place d'un enfant qui découvre pour la première fois son nouveau professeur. Car c'est ce qu'elle est au fond, la nouvelle femme qui partagera mes secrets et mes déboires professionnels, celle qui, peut-être me rendra un peu moins stupide et un peu plus humain. "C-comment faites vous pour être aussi… fine, avec toute cette nourriture ?" J'ai bien dis que l'adulte en moi avait encore un soupçon de pouvoir sur les questions intrusives de mon moi enfant. Je n'ai jamais dis combien de temps le mur tiendrait par contre.
Mes prunelles dardées dans les siennes, je suis assoiffée de sa réponse, omnibulé par ce trop de pâtisseries qu'elle vient d'acheter. La serveuse nous apporte le monstre de sucre, et le verre d'eau que j'avale sans attendre le reste. J'agis, je parle, je me comporte comme l'antithèse de celui que je suis, et bon dieu que c'est douloureux. "Enfin… C'est mal venu de poser une question comme ça à une femme, désolée." Un sourire, éteint mais bien là. Toujours un sourire, car ça montre au moins que je suis en vie.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty
MessageSujet: Re: le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming   le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
le sucre, c'est comme les souvenirs. Plus y'en à, meilleur c'est ☆ ft/ Ellen Fleming
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» back to basics (ellen)
» trouble is a friend (ellen)
» let's waste time chasing cars (ellen)
» comme toi
» (teddy) comme un frère...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
⊹ TIES THAT BIND :: REACHING FOR THE CLOUDS :: AS THE LIGHTS FADE AWAY-
Sauter vers: