LET ME SHOW YOU THE WORLD IN MY EYES + tate.

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I'll take you to the highest mountain
To the depths of the deepest sea
And we won't need a map, believe me
- depeche mode ~ world in my eyes.

Tu pousses un râle, tandis que ton réveil sonne. Tu veux juste que ce truc cesse de faire autant de bruit, et continuer à dormir. Mais, tu ne peux pas toujours avoir ce que tu souhaites, et il te faut te lever. Une longue journée t'attend, te rappelles-tu. Tu grimaces à la pensée de tous les rendez-vous que tu devras honoré. Tu adores ton travail, tu aimes l'idée d'avoir un job à toi, mais il y a des jours ou tu resterais clairement sous la couette. Finalement, tu te décides à éteindre cette chose bruyante et à chausser tes pantoufles, pour sortir de ta chambre tel un zombie. Tu croises ta sœur dans l'escalier, réduite à l'état de zombie également, mais la différence étant qu'elle allait trouver le sacro-saint lit, tandis que tu étais dans l'obligation de le quitter. Heureusement, Nathan s'est levé avant toi et a eu la décence de mettre la cafetière en route et de préparer le petit-déjeuner. Tu avales machinalement tes toasts, te rappelant le récapitulatif de ta journée. Après un saut à la salle de bain, tu pars en mission visite guidée avec Tate, n'ayant ton rendez-vous avec Madame Hollowitz qu'à onze heures. Tu n'es pas impatiente de la rencontrer, tu sais très bien combien elle t'exaspère. Cette femme ne sait jamais ce qu'elle veut et change d'avis en permanence. Avec elle, tu ne sais plus où donner de la tête, tu es régulièrement tentée de lui dire de se trouver une autre décoratrice. Mais, tu ne le fais jamais, tu restes fidèle au poste et encaisses ses chèques. Tout ce que tu peux espérer, c'est d'avoir acquis suffisamment de bonne humeur avant pour être en état de la supporter.

Douchée, habillée et maquillée, tu es au volant de la petite citadine qui te sert de voiture, direction Sherwood Gardens, soit le lieu de rendez-vous convenu avec Tate. Tu en profites pour admirer les rues, constatant que le centre historique de Ravenel n'a pas tellement changé, si ce n'est les quelques restaurations dont il avait besoin. Finalement, tu te gares et sort de ton véhicule, sac à main à l'épaule. Tu aperçois Tate, lui fait un signe de la main. « Salut ! Prêt pour notre visite ? »

je suis une personne matinale, c'est un fait. et je l'ai d'ailleurs toujours été. un jour d'aujourd'hui, le fin d'être réglé comme une horloge se révèle être un véritable atout. en revanche, lorsque j'étais enfant, ce petit détail était aussi le grand cauchemar de mes parents et soeurs. combien de fois avais-je alors réveiller toute la maison parce-que j'étais moi-même debout et qu'il me paraissait inconcevable d'attendre sagement que les autres ouvrent les yeux? le nombre de stratégies que j'avais alors élaborées pour être sûr qu'ils se lèveraient tous. papa, maman, marissa, emily, karen. j'avais établi des méthodes si efficaces pour tous les sortir du lit qu'à l'heure actuelle, en y repensant, j'étais impressionné. quel gamin intelligent étais-je. quoi qu'il en soit, ce matin n'avait pas fait exception à la règle. je m'étais levé de bonne heure, avais eu le temps de prendre une douche, de me préparer ainsi même que de promener daisy et j'étais maintenant fin prêt à m'exhiber dans les rues de ravenel. tout ceci en la compagnie de bonnie, une ravissante créature fraîchement rencontrée et qui m'avait très gentiment proposé son aide pour apprendre à connaître la ville qui accueillait ma nouvelle vie. salut! prêt pour notre visite? je lui souriais. archi prêt mademoiselle! je tenais dans ma main droite un gobelet en carton duquel je retirais un bout de fruit que j'allais logé dans ma bouche. à ce moment-là bonnie posa un pied devant l'autre, entamant une marche que je suivais. un morceau? lui proposais-je poliment. j'essaie d'avoir des heures fixes pour mes repas, et on est en plein dans mon horaire de petit-déj. en fait, je tenais ses règles idiotes de ma mère. lorsque j'étais jeune garçon elle ne cessait pas de répéter combien il était important de manger de manière régulière. c'est de la pomme. je suis allergique aux protéines animales. et j'en dis souvent de trop, ça aussi c'est un fait.

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Il est souriant. C'est certainement la première chose que tu as remarqué chez Tate, et que tu peux constater de nouveau aujourd'hui. C'est le genre d'attitude qui te met en confiance, qui te donne de la bonne humeur, et par conséquent, tu te permets de sourire également, tu fais preuve d'un certain enthousiasme. « Archi prêt mademoiselle ! » t'annonce t-il quant à la visite que vous avez tous les deux prévu. Alors, tu te lances, ayant proposé de notamment lui faire découvrir Sherwood Gardens, lieu chargé d'histoire. Après tout, vous êtes dans le centre historique de Ravenel. Cet endroit est plein de statues et d'anecdotes, de plus il est très fréquenté par la population locale. « Un morceau ? » te propose Tate. Tu as à peine le temps de te retourner qu'il t'explique avec beaucoup de politesse le pourquoi du comment. « J'essaie d'avoir des horaires fixes pour mes repas, et on est en plein dans mon horaire de petit déj'. » Tu hoches la tête, comprenant parfaitement ce qu'il voulait dire. « Je vois ce que tu veux dire. Tu parles à quelqu'un qui doit s'assurer de manger toutes les deux heures, » réponds-tu d'un ton léger. Il est vrai que tu as une petite constitution, qui t'oblige à te nourrir à intervalles réguliers sous peine de faire un malaise. « C'est de la pomme. Je suis allergique aux protéines animales. » Tu grimaces. « Aïe, moi qui imagine difficilement la vie sans œufs ! » t'exclames-tu alors. Tu acceptes un morceau de pomme, que tu t'empresses d'engloutir non sans plaisir.

Vous poursuivez votre chemin, tu lui désigne le groupement de statues face à toi. « Ce sont les Pères fondateurs de Ravenel. Pas de surprise, ils étaient d'origine Anglaise, de purs protestants. Ils sont encore très présents dans les festivités de la ville, on trouve encore leurs descendants ici. » Toi-même, tu es originaire d'une famille établie à Ravenel depuis longtemps, bien que beaucoup moins que les fondateurs. Ce sont tes arrières-grands-parents qui se sont installés à Ravenel, alors que le reste des Carringtons était encore concentré au Texas. « Je peux te poser une question ? » demandes-tu alors. Tu attends bien sûr qu'il te l'affirme pour pouvoir seulement formuler ce à quoi tu penses depuis votre rencontre. « Qu'est ce qui t'a amené à Ravenel ? » C'est ta curiosité qui parle avant le reste. « Bien sûr, tu n'es pas obligé de répondre, » précises-tu avec un sourire.

je vois ce que tu veux dire. tu parles à quelqu'un qui doit s'assurer de manger toutes les deux heures. ravi de constater que je ne rencontrais pas que des gens aux alimentations dirigées de façon totalement aléatoires. c'est vrai que depuis quelques temps les américains, et sans doute la population mondiale en général, semblaient avoir eu une certaine prise de conscience quant à leur hygiène de vie et s'étaient destinés à des vies plus saines de par de meilleures assiettes mais aussi davantage d'activités sportives. mais, quoi qu'on en dise, les citoyens états-uniens représentaient très généralement aux yeux du monde l'excellence en l'art de se goinfrer de diverses choses huileuses, suintantes de sauces, salées, sucrées, que sais-je. aïe, moi qui imagine difficilement la vie sans œufs! répondit bonnie après que je lui ai appris que j'étais intolérant aux protéines animales. si ça peut te rassurer la vie sans oeufs ça peut aussi très bien se passer. enfin, je n'ai pas la moindre idée du goût que ces sphères de coquille blanches peuvent avoir et c'est ce qui doit faire que je vis bien sans les compter dans mon alimentation. après tout, quelque chose que je ne connais pas ne peut pas me manquer. mais je ne comprenais que parfaitement sa réaction. le fait est que, depuis aussi longtemps que je me souvienne dans ma vie, ce genre de réflexions m'avait déjà été fait maintes et maintes fois. pour certains comme la jeune femme c'était un indignement face à l'absence d'oeufs dans mes assiettes, pour d'autres c'était le foie gras, ou le saumon, le caviar et j'en passe. ainsi je marchais aux côtés de mon guide lorsque mon regard s'échoua sur des statues. ce sont les pères fondateurs de ravenel. pas de surprise, ils étaient d'origine anglaise, de purs protestants. ils sont encore très présents dans les festivités de la ville, on trouve encore leurs descendants ici. je me demandais si j'aurais été capable d'en faire autant pour bonnie si j'avais du être son guide touristique à union. en tous cas, j'étais très intéressé par toutes les choses que la jeune femme avait à m'apprendre sur mon nouveau territoire. et est-ce que ces familles influent toujours sur la ville aujourd'hui ou sont-elles uniquement présentes comme des citoyens lambdas? ma question ne portait sans doute pas grand intérêt, mais une réponse, quelle qu'elle soit, satisferait ma curiosité. je peux te poser une question? je me retournais vers bonnie, toujours le sourire aux lèvres. je t'écoute. pour dire vrai je la soupçonnais déjà de vouloir en savoir davantage sur le pourquoi du comment je m'étais retrouvé ici. qu'est ce qui t'a amené à ravenel? bingo! bien sûr, tu n'es pas obligé de répondre. il est vrai que cette question, pour certaines personnes, aurait pu être sensible. pour moi, elle ne l'était pas du tout. en fait c'est pas si mystérieux que ça en a l'air. je prenais un morceau de pomme dans mon gobelet puis le portais à ma bouche pour en croquer un bout. je faisais perdurer le suspens, sachant qu'il allait vite retomber en vue de la réponse que j'allais lui donner. je cherchais un emploi stable et le masseur/kinésithérapeute du mcleod memorial hospital est parti à la retraite, donc ça tombait plutôt bien. je glissais la deuxième moitié du morceau de fruit entre mes dents. je mâchais et puis avalais. et puis j'ai trente-et-un ans et je n'avais jamais quitté ma ville natale, du moins pas sur le long terme. alors c'était aussi un moyen de me détacher pour prendre ma pseudo indépendance, surtout vis-à-vis de ma mère. bien sûr je n'avais pas passé les trentes premières années de ma vie enfermé dans ma chambre d'adolescent dans le foyer familial mais je n'avais pas lâché union.

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« Si ça peut te rassurer la vie sans œufs ça peut aussi très bien se passer. Enfin, je n'ai pas la moindre idée du goût que ces sphères de coquille blanches peuvent avoir et c'est ce qui doit faire que je vis bien sans les compter dans mon alimentation. Après tout, quelque chose que je ne connais pas ne peut pas me manquer, » t'explique Tate, tandis que tu hoches la tête. Il est vrai que vu sous cet angle, ça semble légèrement plus facile. Tu te fis à ta propre expérience de végétarienne, en fait. Ce n'est pas rare qu'un morceau de bacon te file l'eau à la bouche, mais tes convictions ont jusqu'à maintenant toujours pris le dessus. Depuis que tu as dix ans, tu as cessé de manger de la viande, ou encore du poisson, suite au visionnage d'une émission sur l'élevage et le traitement des bovins au sein de l'industrie alimentaire. D'ailleurs, il t'arrive de faire des dons à PETA, tant ton engagement est profond. Toutefois, il y a des jours où tu aimerais ne pas avoir connu le goût de la viande. « Ce n'est pas faux. » Tu réponds en souriant, tandis que vous poursuivez votre visite. Tu lui parles de cette statue des pères fondateurs, mais surtout des pères fondateurs en eux-mêmes. « Et est-ce que ces familles influent toujours sur la ville aujourd'hui ou sont-elles uniquement présentes comme des citoyens lambdas ? » « Et bien, ils conservent une certaine influence du fait qu'ils sont propriétaires de certains commerces, mais ils n'ont plus ce statut qu'ils ont pu avoir, en dehors des commémorations bien sûr. » L'histoire, et en particulier l'histoire locale t'ont toujours passionnée.

Vous parlez de sa venue à Ravenel. Tu te rends compte qu'en fait, tu ne sais pas grand chose de Tate. A part qu'il vient d'arriver en ville, et qu'il est loin d'être désagréable. « Je cherchais un emploi stable et le masseur/kinésithérapeute du McLeod Memorial Hospital est parti à la retraite, donc ça tombait plutôt bien. » Tu hoches la tête. Il est vrai que l'hôpital est l'un des meilleurs de la région, chose étonnante au vu de sa localisation géographique. On ne peut pas dire que Ravenel soit une ville branchée et cosmopolite comme peut l'être Boston, cette ville où tu as vécu les sept dernières années de ta vie. Ravenel est la petite ville américaine par excellence. « Et puis j'ai trente-et-un ans et je n'avais jamais quitté ma ville natale, du moins pas sur le long terme. Alors c'était aussi un moyen de me détacher pour prendre ma pseudo indépendance, surtout vis-à-vis de ma mère. » « Je crois qu'on est tous passés par là, non ? Je veux dire, ce besoin de changement, de découvrir d'autres horizons, que ce soit ad vitam eternam ou pour une période de quelques années. J'ai connu ça, même si c'était davantage de ma jumelle que je devais me détacher, » lâches-tu en souriant. Tu as appris à vivre sans Alicia, à l'âge de dix-huit ans. Pour finalement venir squatter chez elle onze ans plus tard. Un épisode lourd de conséquences, mais loin d'être horrible. « Sinon, tu te plais ici ? Est-ce différent de Union ? »

» don't know you. (tate)
» (tate) moon on my mind.
» (tate) i predict an earthquake up in here.
» so open your eyes and see the way our horizons meet. (r)
» you got that james dean day dream look in our eyes (sevan)